Sujet | intervenant | date |
Histoire de l'Observation du Soleil à Meudon | Régis LECOCGUEN | 7 Mai 2011 |
Régis
LECOCGUEN, spécialiste de l'observation du Soleil à Meudon, nous a tout d'abord
présenté les caractéristiques de ce dit-Soleil : Cette grosse étoile qui
constitue à elle-seule
99,86 % de la masse du système solaire, pourrait
(si c'était un garage...) stocker plus de 1 600 000 planètes de la taille de la
Terre ! Sa température est extrêmement variée :
de 5 800° en surface, à 15 millions en son centre que l'on appelle "le
cœur" en
passant par 1 million de ° dans certaines couches, dont celle nommée Couronne.
C'est une grosse boule essentiellement composée d'hélium et d'hydrogène, qui
fonctionne comme une bombe atomique (fusion nucléaire). Il lui reste
environ 5 milliards d'années
à vivre, date à laquelle il se transformera peu à
peu en géante rouge, astre carnivore qui engloutira tout ou partie de notre
Voie lactée ! Chose extrêmement étonnante, il faut à
un photon : 1 million
d'année pour traverser toutes les couches successives à l'intérieur du Soleil
et 8 mn pour franchir les 150 millions de km qui le séparent de notre planète
Terre.
Belle performance !
Régis
nous présente ensuite les célébrités qui ont fait l'histoire du site de Meudon,
lieu qu'il connaît bien puisqu'il y travaille depuis 10 ans, et qu'il est
accrédité pour le faire visiter à des touristes ou à des passionnés !
Le fondateur de cet Observatoire est Jules
JANSSENS (1824 / 1907) qui l'un des tous premiers associa à
l'astronomie les études sur "la spectroscopie" (c'est à dire sa
décomposition
sur une échelle d'énergie : le son, la lumière...). Pour avoir
une meilleure vue sur le Soleil, observation débarrassée des pollutions
lumineuses et atmosphériques, il grimpa (c'est le mot)
sur le Mont Blanc
pour y établir un observatoire. À partir de 1888, et malgré son âge et son
infirmité, il fit trois fois l'ascension pour installer tout en haut (à 4
800 m d'altitude),
une lunette de 30 cm. Cet observatoire ne resta en place
qu'une quinzaine d'années. Il publia en 1904 "l'Atlas de photographies
solaires", près de 6 000 prises de vue, en grande partie obtenues
à
l'observatoire de Meudon. Devenu célèbre par ces clichés, il permit à
l'Observatoire de Meudon d'acquérir ses lettres de noblesse quant à
l'observation du Soleil.
Henri Deslandres (1853-1948) lui succéda, puis Lucien d’Azambuja (1884-1970) et
surtout Bernard Lyot (1897-1952). Ce dernier, dont Régis nous dit qu’aujourd’hui
encore,
les astrophysiciens se servent de ses inventions, notamment :
- le filtre polarisant,
- le polissage des lentilles dans le coronographe (La
coronographie est une technique qui consiste à observer le Soleil comme s'il
était caché par une éclipse totale).
Ainsi, seule la couronne de l'étoile
apparaît, car elle n'est plus « noyée » par la lumière de la photosphère (le
disque stellaire).
Régis nous parla ensuite de
diverses techniques d'observation :
- La polarimétrie (qui donne
des informations sur les champs magnétiques du Soleil.
- Les héliographes
- La spectroscopie
- Le magnétographe, etc.
Enfin la vie de la Tour Solaire de Meudon, dans laquelle
Régis et ses collègues travaillent et qui, malgré une utilité toujours
d'actualité, tombe littéralement, sinon en ruine,
du moins en décrépitude.
Manque de moyens, comme d'habitude (l'ascenseur est en panne... Il faut être
sportif, en plus d'être astronome, pour monter observer !)
Retrouvez ici=> le PDF de la conférence de Régis LOCOCGUEN