Le Samedi 10 mars 2018 à 16 heures
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Laurent MAMALET a proposé une conférence sur le thème :
"La vie des abeilles"
au Musée LABENCHE
Merci à madame AUGAUDY (et à son personnel) de nous avoir ouvert les portes du Musée !

Photos et compte-rendu 

Par DIDIER

Laurent MAMALET est un passionné qui non seulement connaît bien son sujet : entre autres la vie des abeilles - mais aussi et surtout, sait parfaitement partager. A tel point que le sympathique public venu l'écouter, n'a cessé tout au long de sa conférence de l'interroger. Il faut dire que chacun aimerait en savoir davantage sur ces petits insectes, dont on dit que sans elles, la vie sur terre perdrait en grande partie : et son âme et ses ressources.

Laurent nous explique que les abeilles seraient apparues voici 100 millions d'années, et que les premiers cueilleurs de miel ont commencé la récolte il y a ... 9 000 ans !
Paradoxalement, ce n'est qu'au milieu du 18ème siècle que les scientifiques - ecclésiastiques en tête - commencèrent vraiment à les étudier. La création en France de la première école d'apiculture date quant à elle de 1856.
Rendez-vous compte également que pour récolter le miel, autrefois, on ... étouffait les abeilles dans la ruche, et ce jusqu'en 1942 ! Laurent nous explique que si, de nos jours, cette méthode barbare était encore en usage, les abeilles, au demeurant tellement menacées par les insectes, la pollution, les pesticides et la destruction de leur habitat naturel, disparaîtraient à vitesse grand V.
Ainsi, en 1850, on récoltait 10 quintaux de blé à l'hectare... En 1995 : 70 quintaux !
Cette agriculture intensive, nécessita la destructions de haies, de forêts, mais aussi des procédés de production néfastes pour la nature et donc les abeilles.

Pire encore, l'arrivée en 1982 d'une tique mortelle pour les abeilles (elle se place sur leur tête et suce leur sang) : la verroa, et celle en 2004 du frelon asiatique, ne laissent guère de repit. Que dire de "l'apiola tumidia" aux portes de la France, venue de l'Italie, qui pond des oeufs dans toute la ruche ... et mange tout ce qui s'y trouve !
Les abeilles n'ont pas de beaux jours devant elles, si l'homme n'y fait rien.

Laurent nous explique ensuite la naissance des abeilles, lesquelles seront
- des ouvrières toute leur vie durant (longévité :1 mois et demi l'été,  et davantage l'hiver)
- ou une reine.
Les mâles eux, ne travaillent pas. L'un d'eux ayant (dure tâche juste avant de mourir) la mission de féconder la reine. Celle-ci en vérité est une ouvrière a priori comme les autres, mais qui, se nourrissant tous les jours de gelée royale, grossit, grossit, grossit, et dirige la ruche. C'est autour d'elle que vit (ou meurt) la ruche. En pondant (elle-seule) environ 2 000 oeufs par jour, elle est au centre de toutes les attentions. On la nettoie, la nourrit, la ventile (il faut une température de 34 ° maximum pour obtenir un bon couvain (ensemble des oeufs, larves et nymphes).
C'est bien simple, toute sa vie, l'abeille ouvrière ne cesse de travailler :
- elle part butiner le pollen : soit-dit en passant, vu qu'elle pèse 1/10ème de gramme, elle rapporte à peine 10 % de son poids à la ruche. Laurent nous explique que pour faire un kilo de miel, l'ouvrière parcourt une distance égale ... au tour de la terre !
- Elle construit les rayons. Et quand on sait qu'une bonne colonie se compose de 25 à 60 mille abeilles, cela fait une belle besogne.
- Elle garde l'entrée et la sortie de la ruche ; un peu comme fait la police lorsque cela circule un peu trop à l'embouchure.
- Elle stocke le nectar.
Etc.
Ce n'est pas faux de dire que les abeilles sont actives.
Elle sont même obligées de manger en vol et, mystère de la nature ; elles ne reviennent jamais sur une fleur déjà butinée (en fait, elles secrètent des phéromones particulières l'en informant). Elle peuvent même effectuer des vols de recherche de 10 km ; mais généralement, elles se contentent de butiner 3 km aux alentours, pas davantage.
Et là encore, en humaniste raisonnable. Laurent nous explique que ce travail acharné, les abeilles ne le font pas par plaisir, mais par nécessité, et qu'un petit coup de main faciliterait leur travail :
- Ainsi, ne pas détruire leur environnement, et, si possible, mettre à leur disposition quelques  fleurs odorantes et jolies à regarder (nos vaches, dans les prés, préfèrent l'herbe... mais pas les abeilles...)
- ne pas acheter n'importe quel miel (certains pays, dont la Chine) fabriquent des miels de synthèse qui n'ont de miel que le nom.
Il faut dire que la France ne produit que 1/3 de ce que nous consommons... mais c'est du bon ! (les normes françaises - chacun le sait - sont un gage de qualité ! )
Le miel : cette merveilleuse substance liquide ou compacte dont on sait à présent toutes les richesses médicinales qu'elle recèle :
- la brêche, le propolis, la gelée royale, le pollen.
Parlez-en à votre médecin !
On dit même que le venin des abeilles est au coeur de recherches pour soigner la sclérose en plaque.
Laurent termine sa conférence (en raison de l'heure avancée...), mais nul doute que tout n'a pas été dit, et chacun aimerait bien, de nouveau, bientôt, écouter ses précieux conseils et passionnantes explications.
Merci Laurent de cette belle promenade apicole.
N'hésitez pas, la prochaine fois, à vous joindre à nous.

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