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Les planètes extrasolaires | Joël LEBRAS | 14 Décembre 2013 |
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Avec Joël LE BRAS de l'association Planète sciences
Tout d'abord : "exoplanètes" et "planètes
extrasolaires"... c'est la même chose, mais dit autrement.
Ensuite, qui dit étoile dit
"soleil"... car si notre Soleil est une étoile, toutes les étoiles
sont des soleils ; de taille plus petite, plus grande voire égale à notre
astre.
Au cours de l'histoire, nombreux furent ceux qui évoquèrent (parfois au péril
de leur vie) la présence au-delà de notre univers d'éventuels habitants ou
lieux habitables.
- Démocrite (440 environ avant Jésus Christ), "l'inventeur des
atomes", émit l'hypthèse qu'existaient des humains "ailleurs".
- Giordano Bruno, lui, fut brûlé
vif, par auto da fé, pour avoir osé affirmer, outre l'héliocentrisme, la
pluralité des mondes.
- Fontenelle, mort centenaire en
1757, Secrétaire de l'académie des sciences sous Louis XIV, contemporain de
grands savants (notamment étrangers comme le néerlandais HUYGENS),
évoqua
l'idée de mondes habitables.
Pour conclure cette
présentation, Joël évoque bien sûr son copain (oserais-je clône, pas clown) :
Superman, vivant comme chacun le sait sur la planète Krypton, ou bien encore
Tatooin,
où réside la garde impériale dans la guerre des Etoiles (laquelle planète, soit-dit en passant
correspond bien à la ville tunisienne de Tataouine, oasis bien connue des
militaires français autrefois !).
Ces deux exemples nés bien sûr
de l'imagination des hommes, prouvent que ceux-ci recherchent avidement
d'autres vies dans l'univers.
Après avoir présenté en coupe la constitution du Soleil, et confirmé, -
chose oh combien étonnante - qu'un photon, "grain de lumière" parti du
cœur (ou noyau) met 200 000 ans
à arriver à la surface, on comprend que
l'immensité est un handicap à la réussite des recherches humaines.
Lorsque l'on sait également que
le Soleil pourrait stocker (joli garage !) 1 million de notre chère bonne
Terre, et que la vie potentielle ne pourra certainement être décelée dans les
années à venir que sur des planètes de même taille (les grosses gazeuses
étant par définition, éliminées du concours), on se dit que les scientifiques
ne sont pas au bout de leur peine pour saluer E.T. !
Joël compare (jolie métaphore) la recherche des planètes extrasolaires à la
difficulté qu'auraient des marins en train de rechercher une tête d'épingle à
proximité d'un phare côtier.
A l'œil nu, impossible de voir
quoi que ce soit, et nos connaissances actuelles, bien que résolument toujours
plus performantes, ne favorisent pas l'éclosion d'une découverte vitale.
D'où un certain nombre de
critères de recherches, que les scientifiques mettent peu à peu au point :
- De nos jours, on est capable
de repérer la constitution des astres du ciel (contiennent-ils du carbone, de
l'oxygène ?) Pas de vie possible sans "métallicité" (on appelle métal en astronomie,
tout
élément chimique plus lourd que l'hydrogène ou l'hélium... bref ce qui compose
le Soleil).
- Les étoiles massives observées (les
plus grosses) ont une durée de vie de 500 millions d'années, alors que les plus
petites, moins gourmandes en énergie, peuvent espérer la retraite
dans 40
millions d'années. (Rappelons
qu'il y a plusieurs milliards d'étoiles dans notre ciel, et autant de planètes
qui gravitent de ci, de là) ; et comme on sait que pour
former un système planétaire
autour d'une étoile, il faut du temps, on élimine
les plus petites.
- L'observation du moindre
mouvement particulier de la part d'une étoile (prouvant souvent à coup sûr que
quelque chose lui "tourne autour") interpelle les chercheurs.
La première étoile
extrasolaire fut découverte en 1995 par deux chercheurs suisses :
Michel MAYOR et Didier QUELOZ : 51 Pégase b - c'est son nom- est de la
taille de Jupiter
(on parlera donc de planète "jovienne"). Elle fait
le tour de son étoile en 4 jours. Rappelons que notre Jupiter à nous met 12 ans
et Mercure 88 jours pour faire une rotation
(on ne dit pas roter...) autour du Soleil !
On parlera dès lors de Jupiter chaud, en s'attachant les résultats fournis par
la spectroscopie, système d'étalage de couleurs allant du rouge au violet...
comme l'arc en ciel de nos contes
pour enfants.Observée depuis l'Observatoire
de Haute Provence avec Elodie (gros télescope), cette première découverte a
ouvert la voie à la communauté scientifique qui comptabilise
à ce
jour plus de 1000 planètes connues (et numérotées comme dans un annuaire, au
même titre que toutes les étoiles répertoriées).
David CHARBONNEAU, un québécois
découvrit Osiris dans la constellation de Pégase, en observant le
"Transit" de cette planète. On s'est rendu compte que le passage devant
son étoile,
faisait légèrement varier l'intensité lumineuse de celle-ci.
Constatation immédiatement appliquée ailleurs.
D'autres planètes furent dès
lors découvertes, notamment Gliese 436 b, plus petite que Jupiter, puis COROT
7 b (dans la constellation de la Licorne), avec le soutien actif du
satellite COROT,
mis en orbite polaire, et muni d'un télescope fixe. Il pointe
six mois dans une direction puis six mois dans une autre. Un lieu de
villégiature variant de + 2000 à - 270 degrés suivant l'exposition à son
étoile.
Le fait que ce satellite pointe (jusqu'à sa fin de mission récente) toujours
dans la même direction, a permis aux chercheurs de concentrer leurs regards sur
un "petit coin de l'espace"
rempli tout de même de 12 000 étoiles !
En 2008, voici Fomalhaut (dans le poisson austral). En occultant (cachant)
l'étoile, on décela, lors des mouvements observés, des petites taches de
lumière, aussitôt transformées en tranches de couleurs par l'ordinateur.
En 2009, c'est le satellite
américain Kepler qui découvrit des kyrielles d'exoplanètes, notamment Kepler 36
b (de la taille de Neptune) et c (de la taille de la Terre), pétries de marées
solides, comparables à celles de Io (Io est un satellite de Jupiter), attestant
d'un fort bouleversement volcanique.
Ces constatations confirmant que la découverte d'une "planète" est
une chose... la savoir potentiellement habitable en est une autre !
En tout état de cause, face à
l'immensité de l'univers et aux différences parfois extrêmes des constatations
émises, les scientifiques ne retiennent aucun système comme "étalon".
L'une des dernières planètes
découvertes, certainement la plus proche de la Terre, à 4 années lumière, est
Alpha Centauri Bb (Les
scientifiques donnent aux planètes des lettres selon leur ordre de
découverte).
La crise mondiale va sûrement
freiner ces temps-ci les nouvelles découvertes (il faut beaucoup d'argent pour
remplacer les vieux télescopes et satellites, ou investir dans de nouvelles
technologie innovantes), mais cela nous étonnerait fort que les 20 années qui
viennent ne mettent pas à bas les hypothèses farfelues et l'arrivée chez nous d'OVNI
ou autres envahisseurs frères.
On se dirige actuellement sur des télescopes à miroirs multiples, (1m80
hexagonaux) qui, réunis ensemble par un réseau informatique pourraient pointer
vers le ciel un œil inquisiteur
de 30 mètres de diamètre.
Nous pouvons compter sur Joël, au cas où la science ferait une découverte
importante pour en être informés.
En attendant, vous pouvez
toujours vous connecter sur l'encyclopedie
des planetes extrasolaires développée à l'Observatoire de Paris par
Jean SCHNEIDER.
Cette conférence, riche de savoir et de bonne humeur clôture l'année 2013 et
notamment la semaine du hasard qui fut une grande réussite.