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Le QUIZZ 34
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QUESTION
Que désigne le mot "princeps" ? 
SOCIETE
Sujet intervenant date 
Les médicaments génériquesDaniel BENSIMON3 Avril 2010

La réponse est en rouge

Daniel BENSIMON (Pharmacien au C.H. de SEDAN),
nous a brillamment et avec patience expliqué quelles différences fondamentales existaient entre les médicaments, nommés "princeps " et leurs génériques. 
Générique au pluriel en effet car il n'est pas rare de voir des médicaments copiés par de nombreux laboratoires.

- Les meilleurs génériques sont ceux que nous percevons comme " efficaces ", et sans risque de confusion et les dangers que nous, consommateurs, avons souvent entendu citer 
sont en fait le résultat d'une communication insuffisante à notre égard. Nous, patient utilisateur, en fin de chaîne subissons indirectement la guerre financière que se livrent sans merci les laboratoires de princeps et de génériques. Il est clair en effet que des dizaines de milliards sont en jeu, et que cela ne fait pas plaisir aux "concepteurs", de voir leur molécule mise sur le marché,
au bout de 20 ans, dans le domaine public (10 ans de fabrication de tests et d'études en laboratoire + 10 ans d'exclusivité.) Il n'est pas rare d'ailleurs de voir de grands laboratoires
créer eux-mêmes leur générique, histoire de ne pas perdre trop d'argent.

Car là est le mot : l'argent !

La santé de nos compatriotes est avant tout une question de gros sous. Le trou de la Sécu à boucher, les déremboursements, les obligations qu'ont les professionnels de la santé à réduire
les coûts en sont la preuve.

Bien sûr, au départ (tout le monde s'en souvient), on accusait les génériques d'être moins efficaces : des "sous-médicaments". Il est vrai que si les enrobages (c'est à dire ce qui "habille"
la molécule) étaient (ou sont encore) sujets à caution, il est vrai que l'expérience, le temps et le bon sens font que maintenant, les récriminations sont moins nombreuses. La molécule
(ce qui soigne) est la même, et si parfois des composants "annexes" ont occasionné des dysfonctionnements chez le patient (exemple : des allergies dues à la lactose présente
dans l'enrobage du générique... et absente dans le princeps), à présent les problèmes sont bénins (Disons quand même que la biodisponibilité du générique, c'est-à-dire la quantité de substance active atteignant " l'organe cible " a légalement le droit de varier de 20% ! Daniel précise que pour les molécules les plus toxiques, ce pourcentage est sensiblement réduit).

En fait, la méfiance des consommateurs a largement été alimentée par les laboratoires. En prime, la majorité des pharmaciens ne disposent pas de l'intégralité des génériques remplaçant le "médicament". Ils proposent à leurs clients un seul générique... Toujours le même ! Imaginez : si l'officine devait stocker, pour chaque médicament, 2, 3, voire 10 médicaments équivalents, 
ce serait ingérable sur le plan financier et architectural !

Que dire enfin, de la population française vieillissante (moi non !) qui a ses petites habitudes et qui voit d'un mauvais œil SON médicament changé pour un autre. Avec les réels problèmes
que cela pose (on ne retrouve plus dans son armoire à pharmacie LE médicament habituel... Normal : 9 fois sur 10, on oublie de marquer sur la boîte du générique, le princeps qu'il remplace !)
En prime, la forme, la taille, voire la couleur et le goût du générique ne correspondent pas à celui que l'on aime. Certaines personnes âgées (moi non !) se trompent même de médicaments, confondent les doses, avec des risques réels.

Là peut-être existe une réflexion à mener, pour rendre encore davantage précises les recherches que mènent les laboratoires et l'état pour limiter les problèmes.

Ce fut vraiment une conférence efficace, utile et instructive; notamment lorsque Daniel fit passer dans l'assistance des boîtes de médicaments génériques, toutes différentes et 
même princeps. Fort est de constater que c'est plus la boîte qui change que le médicament lui-même. Les laboratoires fournissent sur l'emballage des précisions concrètes ; certaines obligatoires, d'autres facultatives, mais bien utiles, comme le nom du produit écrit en braille (quelques petits picots que le doigt perçoit au toucher). Le conditionnement également change.
Mais au final, c'et bien de santé dont on parle, et après toutes ces années de présence sur la marché, il semble que les génériques ont trouvé leur place.

Pourquoi d'ailleurs acheter plus cher des médicaments identiques (le princeps étant souvent mal remboursé) ? En réalité, c'est bien l'usage et, une fois encore le bon sens qui doivent nous guider, plutôt que les "on dit" ou les opinions toutes faites. Rappelons enfin que les pharmaciens sont des professionnels et qu'il ne faut pas hésiter à les questionner... Voire changer d'officine si par hasard, certains services ne sont pas rendus (comme écrire sur la "boîte générique" qui nous est vendue : la posologie, le nom du médicament princeps, les heures de prise etc.). Certes les pharmaciens ont beaucoup de travail... mais ils ont aussi une mission de proximité réelle auprès des consommateurs et des personnes âgées (pas moi !). N'oublions pas non plus
que les laboratoires font souvent le forcing auprès des officines pour que le pharmacien vende "leur générique" plutôt qu'un autre. A chacun de savoir gérer sa confiance...


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