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Sommes-nous les seuls dans l'Univers ? | James LEQUEUX | 27 Janvier 2007 |
James LEQUEUX, qui est passionné
d'astronomie depuis plus de 50 ans, nous a, avec des mots simples accessibles à
tous et surtout avec une fraîcheur et un savoir-faire hors pair, expliqué qu'en
fait "personne ne sait ce qu'il en est de la vie dans l'univers !"
Il faut dire que cette question : "existe-t-il d'autres êtres... ailleurs ?" n'a pas toujours, dans notre civilisation avancée, été bonne à poser !
Ainsi Giordano BRUNO qui en 1600 tout pile, fut brûlé par ordre du pape de l'époque pour l'avoir évoquée.
Il fallut attendre bien longtemps pour que l'acte de lever les yeux au ciel ne soit plus destiné à la prière vers un dieu, ou à l'observation du temps qu'il fait.
Pourtant, il est là depuis longtemps, cet univers, né, "en gros" (je n'ai pas regardé précisément mon calendrier) voici 13,7 milliards d'années.
James nous présenta une vue de la nébuleuse d'Orion, laquelle tend à montrer que notre univers fourmille d'étoiles dont certaines sont entourées d'un disque sombre, fait de gaz, de poussières, semblables à de la fumée. Il affirme que notre système solaire et ses planètes s'est créé, du fait de l'agglomération de multiples débris, en "à peine" 10 millions d'années, ce qui est peu sur l'échelle du temps. Cet univers est donc un grand ensemble bien actif où les scientifiques ont repéré à ce jour plus de 215 planètes tournant autour de 170 étoiles connues. (Pour être informé des dernières découvertes sur ce sujet, voir le site de L'observatoire de Paris http://www.obspm.fr/)
Afin d'y déceler une quelconque présence de vie, les scientifiques étudient tout un tas d'éléments entre ces étoiles et ces planètes (je rappelle qu'une étoile est un astre qui fournit sa propre énergie, alors qu'une planète est un simple "gros caillou rond" (= planète tellurique) ou une "grosse bonbonne de gaz" (= planète gazeuse) qui tourne autour de cette étoile...)
Ils étudient tout d'abord le mouvement de l'étoile autour du centre de gravité du système planète-étoile. Ce mouvement se traduit par un petit déplacement par rapport aux étoiles voisines, et par le fait que l'étoile s'éloigne ou se rapproche de nous. On peut détecter ceci par spectroscopie (effet Doppler-Fizeau) ; ils observent aussi d'éventuels passages de cette planète devant son étoile (une éclipse en quelque sorte), etc.
Mais pour l'instant, la seule planète observée en train de tourner autour d'une étoile (étoile répertoriée 2 M 1207 et que James qualifia de faible) se nomme 2 M 1207 B. Joli nom poétique, n'est-il pas ?? Cette observation fut faite grâce à un télescope installé au Chili. Pour l'instant, personne à bord.
De nos jours, les hommes ne sont pas capables de détecter des planètes grosses comme la terre. Seules, celles de la taille de Jupiter peuvent espérer entrer à la Star académie ! Et elles sont nombreuses, ces grosses planètes dans l'univers !
Le satellite COROT envoyé dans l'espace en décembre dernier pour observer le passage éventuel de planètes devant des étoiles dans de meilleures conditions que depuis la Terre parviendra sans doute à détecter des planètes de masse comparable à celle de la Terre.(COROT est un satellite conjointement lancé par le CNES et l'Agence Spatiale Européenne.)
James nous pose alors cette question : Où est la vie ?
Sa réponse : n'en déplaise à certains... est nette :
Aucun élément de vie - ailleurs que sur terre -n'a été observé dans
le système solaire.
Ni sur Mercure (trop chaude), ni sur Vénus (et son atmosphère bouillante et irrespirable), ni sur Jupiter (trop froide) ou sur les autres bien connues (trop loin !) Bref, jamais rien ne va ! Seul, TITAN, satellite de Saturne possède une atmosphère, mais elle est faite de gaz irrespirables : méthane, ammoniaque.
La seule planète qui apparemment aurait pu sembler intéressante pour une éventuelle location saisonnière est MARS (si l'on oublie son atmosphère riche en gaz carbonique). Hélas, là encore, point de vie. Les deux sondes envoyées dernièrement sur cette planète ont certes clairement démontré la présence de GLACE et donc d'eau, mais James nous confirme qu'aucune vie ne peut se développer dans la glace... Seule l'eau, à l'état liquide, peut laisser espérer la présence d'êtres vivants.
Les ravinements nombreux et cette glace nous prouvent en tout cas qu'à une époque l'eau a coulé sur Mars.
Une autre question : qu'est-ce que la vie ?
James lista alors les divers organismes preuves de vie : les acides aminés, les cellules, les virus, les microbes... les discothèques et les restaurants (non, là je blague !).
Selon ses dires, les scientifiques crurent à une époque que les météorites tombées sur terre depuis Mars étaient chargées de ces fameux acides aminés. Il s'avère en fait que ces symboles de vie observés n'étaient dus qu'à une contamination (provenant de la terre) lors de leur passage dans l'atmosphère ou durant leur séjour "chez nous".
Les virus, quant à eux, ne peuvent exister que s'ils trouvent un "hôte "favorable et donc déjà existant.
Les microbes se développent, mais pas dans la glace.
Seuls, ces fameux acides aminés, présents dans l'ADN peuvent enclencher un processus vivant, mais pour ce faire, il leur faut, ce que James nomme les "briques" de base, parmi lesquelles le carbone, l'oxygène, l'azote, l'hydrogène. Bref tout un tas d'éléments que seule notre terre possède en quantité suffisante pour faire naître la vie que nous connaissons... (Et pas question de remplacer l'un de ces éléments par d'autres briques, comme le silicium ou le germanium), faute de quoi tout explose. Quelle cuisine !
D'où viennent alors ces composants indispensables ? Réponse : de l'univers, bien sûr mais certainement aussi des comètes, qui, voici fort longtemps, et provenant de l'espace infini, bombardèrent notre terre à qui mieux mieux, y projetant ainsi toutes ces matières primitives. La vie sur terre serait donc due à un lent mais détonant hasard cosmique. Notre planète, constituée voici 4,6 milliards d'années a donc tiré le gros lot à ce gigantesque jeu de la vie...
Une autre question soulevée par James : comment faire pour communiquer avec d'éventuelles présences dans l'univers ?
- D'abord, il faudrait que ces êtres soient aussi avancés que nous -voire plus- et donc capables d'intelligence,
- Qu'ils aient une durée de vie suffisante pour nous rendre visite (c'est pas tout le monde qui voyage en année lumière !!)
- Enfin que leur constitution soit adaptée à notre oxygène si particulière (bonjour la pression dans la stratosphère !!)
- Ensuite, étant donné que les terriens ne font guère d'efforts pour se faire connaître (nous attendons les extraterrestres, plutôt que nous les interpellons..), ce n'est pas simple de se faire repérer (Si vous le voulez bien, je compte jusqu'à 3 et nous crions HOU HOU !)
- Bref, point d'OVNI ni d'extraterrestres tout verts ou le doigt levé pour détruire ou déranger les génies que nous sommes...
En fait, les scientifiques vont opérer dans les vingt prochaines années des recherches dans l'univers pour trouver ce fameux oxygène et ce si fragile ozone : deux éléments symboles de vie. Ce projet européen porte le nom de DARWIN, mais il se pourrait bien, face à cette tâche gigantesque, que toute la communauté scientifique s'associe pour cette quête d'éventuelles planètes habitées... Un arbre, un végétal, un dinosaure... Que vont-ils trouver "là-haut", tout en se demandant (et c'est un peu la question que pose l'une de nos adhérentes...) "Pourquoi dépenser autant d'argent pour une quête, au fond bien inutile ?" Personne c'est bien vrai, n'émigrera depuis la terre vers ces potentiels nouveaux espaces.
James répond que l'homme a tout à y gagner, que la science n'a pas toujours des buts précis, autres que ceux de chercher, et que les exemples ne manquent pas où une découverte, parfois anodine, a bouleversé notre quotidien -ainsi le LASER qui rend de nos jours tant de services- Il faut donc poursuivre la recherche, en ne comptant pas (contrairement à ce que font nos dirigeants actuels...) une quelconque rentabilité à court terme. Quant à ceux qui espèrent une planète accueillante pour nous protéger de la fin du monde prévue dans 5 milliards d'années, mieux vaut profiter de l'instant et penser à autre chose...
Ainsi, vues les connaissances actuelles, nous pouvons affirmer qu'aucune planète connue "proche ou lointaine" (tout ceci est relatif) n'est habitée, et que seuls, un vrai mélange bien dosé d'atmosphère et de températures appropriées pourraient autoriser une quelconque apparition vivante.
Par contre, et pour conclure, James nous fait passer ce message urgent que la vie sur terre est réellement en danger, puisque le réchauffement s'accélère... L'activité humaine n'est certes pas la seule à agir sur ce changement climatique (il est même possible que cette hausse des températures soit due à un procédé naturel) mais les actions incontrôlées de l'homme ne font que l'accentuer. Notre atmosphère est une petite pellicule bien fragile (souvenez-vous de la couche d'ozone qui faillit disparaître à cause de nos gaz d'échappements et autres produits réfrigérants ou coiffants..), alors inutile d'en rajouter...