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Le QUIZZ 11  
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QUESTION
D'où vient le nom des planètes et qui inventa l'horloge ?
ASTRONOMIE

Sujet intervenant date 
La notion de temps en astronomieJean SOUCHAY
15 Décembre 2006

Les réponses sont en rouge
     

Cette conférence, animée avec beaucoup d'humour et de savoirs par l'astronome Jean SOUCHAY, que je remercie infiniment ici et dont je rappelle qu'il donne des conférences à l'Observatoire de Paris. Ce n'est pas faux de dire "passionné", puisqu'il parle couramment  le japonais (un petit salut amical à son épouse japonaise Akémi, sympathique pianiste mélomane), et qu'il écrit actuellement une série de livres sur D'alembert, grand scientifique du 18ème siècle (co-auteur avec Diderot de la première encyclopédie française).

Jean n'eut pas la tâche facile de nous faire comprendre comment la notion de temps en astronomie a évolué au cours des siècles. Déjà, expliquer à l'auditoire qu'il existe plus de 100 milliards d'étoiles dans notre galaxie et que toutes forment un mouvement circulaire mérite réflexion !

 Jean, "grand chef cuisinier de l'univers" nous fit alors comprendre simplement les choses en présentant notre galaxie comme une grosse galette des rois, avec, sur le bord, "là-bas dans le fond", une petite fève nommée la Terre ! C'est ainsi qu'il faut se représenter notre système solaire. Toutes les étoiles tournent autour d'un gigantesque trou noir (cela on en est sûr)

La grande Ourse, quant à elle, bien reconnaissable dans le ciel de l'hémisphère nord à sa forme de "casserole", ressemblera, dans 100 000 ans à "autre chose", tant il est vrai que les constellations, au cours du temps, changent lentement, mais inexorablement.

Les scientifiques mesurent la vitesse des astres et l'on sait que peu à peu, le soleil se déplace vers l'étoile Véga. Face à notre inquiétude (presque angoisse), Jean nous rassure en nous certifiant que cela prendra encore quelques millions d'années et qu'en prime, face à l'immensité de l'univers, les étoiles ne peuvent se rencontrer : pas de collision ! Ouf  ! Nous pouvons passer Noël tranquille !

Il n'empêche, que la certitude est là également ; voici 65 millions d'années, une météorite est bien tombée sur la terre (seuls les anciens s'en souviennent...) Par contre, chose que j'ignorais : la mort des dinosaures ne serait pas due à cette collision...

En revanche, si la lune, Vénus, Mercure et Mars ont, contrairement à la terre, autant de cratères profonds (notamment Olympus Mons sur Mars : un cratère de 20 kilomètres de hauteur), c'est essentiellement parce qu'elles ne connaissent pas la tectonique des plaques, ce procédé qui, sur notre planète, crée des tremblements de terre, des éruptions volcaniques. Notre sol, en effet, repose sur de grandes plaques qui bougent, qui s'écartent, qui se chevauchent (ouh les vilaines), créant ainsi outre de sacrés événements climatiques, une planification des surfaces.

Comment, face à ces événements multiples, avoir une notion exacte du temps ! ?

D'ailleurs, au début de la création de l'univers, tout était un concentré de matières et de gaz comme une gigantesque pâte à crêpes, faite de grumeaux épais (les planètes) qui mirent plusieurs millions d'années à se constituer. Le tout avec pour certaines, une rotation rapide (la terre = 24 heures environ ; Mars = quasi identique) et d'autres plus lentes (ainsi Vénus qui tourne en 243 jours.. et dans le sens inverse des autres). Tout étant en fait, lié à leur taille ou à leur éloignement (Ainsi Jupiter est-il 3 000 fois plus gros que la terre). Ceci est bien expliqué (... là c'est Jean qui le dit...) par Kepler ; ce que je résume ainsi : Plus une planète est loin du soleil et moins elle tourne vite.

Au cours des âges, leur rotation n'a pas beaucoup évolué. La terre, elle, tournait autrefois en 18 ou 19 heures, et non 24.

 Les hommes ont peu à peu maîtrisé les jours, au point de les calculer en fonction des lunaisons (29 jours "et quelques" et non 30 jours, soit une journée à rattraper tous les 4 ans). L'astronomie et les Dieux de l'Antiquité également ont contribué au calcul du temps, notamment pour la définition des jours. Ainsi :

Lundi = jour de la Lune
Mardi = le jour de Mars (Dieu de la guerre)
Mercredi = jour de Mercure (Dieu des messagers)
Jeudi = jour de Jupiter (Dieu des Dieux, équivalent au Zeus grec)
Vendredi = jour de Vénus (déesse de la beauté)
Samedi = jour de Saturne (père de Zeus)

et enfin Dimanche= au départ jour du soleil (comme Sunday en anglais ou Sonntag en allemand), En France, la religion a influencé le langage, puisque en latin "dies dominici" qui a donné "dimanche" signifiait : "jour du seigneur")

Les anciens, dont la vie était rythmée par ces sources mythologiques et religieuses ont imaginé tout un tas de moyens pour "lire l'heure" et se repérer dans la journée, la semaine et le mois.

- D'abord avec le bâton planté en sol (bâton cher à nos bergers... amateurs de saucissons). Lorsque l'ombre disparaissait, il était midi, heure solaire.

- Ensuite, la clepsydre : récipient gradué que l'on remplissait d'eau. Il suffisait dès lors de lire les graduations pour connaître l'heure.

- le sablier que tout le monde connaît (surtout les amatrices et amateurs d'œufs mollets)

- Enfin la montre, dont la précision est certes efficace, mais la stabilité un peu moins.

Et c'est cette notion de "différents types de temps" que Jean a essayé (...) de nous expliquer :

La différence entre le temps exact, le temps précis et le temps stable.

Ce serait trop long ici de développer (et en serais-je capable ??), mais il est vrai que ces trois notions ont permis aux scientifiques de faire de gros progrès dans la perception du temps.

- C'est à Huygens (1629-1695), mathématicien, physicien et astronome hollandais que l'on doit l'horloge. C'est lui qui, en 1656 créa le premier système de balancier avec battement.

- La boussole, quant à elle permit à nombre de marins de ne pas se perdre en mer.

- De nos jours, les horloges atomiques permettent une lecture très fiable des heures, sans craindre ni les écarts, ni les changements dus aux variations de la rotation de la terre.

Jean évoqua ensuite le méridien de Greenwich qui, un temps concurrent avec le méridien de Paris, fut au cœur d'un combat (un de plus entre français et anglais). C'est le méridien de Greenwich qui l'emporta et qui devint le méridien zéro (les français obtinrent en échange que les anglais adoptent le système métrique... No comment...)

- De nos jours existent les fontaines atomiques, d'une précision redoutable.

Nous ne pouvions évoquer le temps sans nous arrêter sur l'horloge parlante, inaugurée le 14 février 1933. Jean nous fit beaucoup rire en précisant qu'à l'époque, c'était un opérateur qui, tout simplement, lisait l'heure à l'horloge murale. Puis, des pistes magnétiques prirent le relais, sorte de "film sonore" inventé par un scientifique du nom d'ESCLANDON.

De nos jours, en faisant le 3699, on obtient une heure extrêmement précise... L'heure nationale !

A une récente époque, les PULSARS étaient également pressentis pour étalonner l'heure. Les pulsars sont des étoiles explosées, bien plus petites que la terre et dont la masse est extrêmement concentrée. Ils tournent très rapidement sur eux-mêmes en "pulsant"= Ils émettent un son régulier, enregistré en France sur le site de l'observatoire de Nançay). Ces pulsars fournissent des sons très précis, mais la fiabilité des horloges atomiques, bien plus pratiques, a rendu caduque leur utilisation.

De nos jours, la très haute technologie permet de maîtriser avec précision l'estimation du temps qui passe ; et surtout, la localisation sur la terre. C'est le GPS américain (et bientôt d'autres concurrents européens). Ces appareils, se jouent de la rotation de la terre, (dont l'axe et la vitesse de rotation varient de façon certaine).

Aujourd'hui, l'homme est capable de calculer ces variations au micron de seconde près... C'est dire que le "excusez-moi, ma montre retarde" ou bien le "je n'ai pas vu le temps passer" en arrivant au bureau ne sont plus de vrais prétextes pour arriver en retard... Qu'on se le dise !

Pour conclure, Jean évoqua les horloges à quartz, bien utiles pour se rendre compte qu'en février la terre ralentit...  et qu'en Juillet, elle accélère (Nous en avons tous déduit que ce devait être soit à cause des soldes, soit en raison des départs en vacances... Quand je vous disais que nous n'étions pas tous de grands scientifiques...)

Merci à toi Jean pour ta conférence, mis aussi pour ta gentillesse, ta gaieté, ta passion et ton érudition.

 

      

 

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