Philippe AVRIL,
professeur de théâtre à PARIS, mon ami de longue date (non, ce n'est pas le nom de sa ville !)
a écrit bon nombre de sketches joués sur scène avec succès.
(Il a notamment écrit pour l'émisson LA CLASSE autrefois, ainsi que pour les BOUVARD du rire).


Il a dernièrement entamé une sorte de journal intime qu'il a nommé :

Youpi.

Je ne peux résister à l'envie de vous glisser ici deux de ses histoires,  loufoques drôles, amusantes, comiques autant que décalées !..

4° semaine 3° jour

« Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant d’un playmobile inconnu et que j’aime et qui m’aime. Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, et m'aime et me comprend. »

Il s’adonnait comme tous les mardis à l’une de ses nombreuses passions, la poésie quand il fut interrompu par la sonnette retentissante de la porte d’entrée.

C’était Robert, le grand Robert, l’ami Robert qui venait le déranger, l’emmerder, le faire chier au moment où il rimait.

-        Salut Robert ! Tu vas bien Robert ?

-        Je te dérange  peut-être ?

-        Bien sûr que non Robert !

-        Je peux entrer ?

-        Je t’en prie Robert.

-        Tu ne m’offres rien ?

-        Mais avec plaisir Robert.

-        Je prendrais bien une bière.

-        Tu sais où c’est Robert.

Robert ouvrit le frigo.

Il en profita pour lui coincer la tête avec la porte et attrapant le couteau à pain, il lui trancha la carotide, les oreilles puis fendit le cou.

La tête roula jusqu’au quille et il fit un strike quand il entendit :

-        Tu dors ?

-        Robert parlait. La tête parlait.

Du brouillard, un étourdissement.

Il était dans la cuisine, face à Robert qui se marrait.

-        Quoi Robert ?

-        Tu t’es endormi pendant que je parlais.

-        Mais non, mais non Robert. Tu veux une bière Robert ?

-        Je suis déjà servi merci.

-        Prends-en une autre Robert… Te gêne pas Robert… Et ton cou, ça va Robert ?

-        Oh mon torticolis… c’était l’année dernière.

-        Tu ne veux pas t’allonger Robert… Tu sais que je t’aime Robert.

Robert n’en croyait pas ses oreilles.

- Tu es étrange aujourd’hui.

- Mais non Robert.

- Bon c’est pas tout, faut que j’y aille, se leva brusquement Robert. Et reculant vers l’entrée, il dévala en arrière le perron, le jardinet puis la rue. Et depuis, il ne s’arrête plus. Même qu’à son passage les gens crieraient « Va-y Forest ». Il aurait atteint Vladivostok et s’apprêterait à traverser à la nage le pacifique…

Il rangea son cahier de rimes, embrassa les playmobiles et monta se coucher.

Cette nuit-là, il rêva qu’un playmobile de deux mètres de haut et coiffé d’un képi lui sussurait au creux de l’oreille :

-        Les sanglots longs des violons de l’automne, je répète, les sanglots longs des violons de l’automne, blessent mon cœur d’une langueur monotone, je répète  blessent mon cœur d’une langueur monotone»

Il se leva d’un bond en répondant :

-        Je vous ai compris.

-        Puis, il enfila son sac de parachute et sauta par la fenêtre en tenant par la main son playmobile 2° DB.

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4° semaine 4° jour

Il fait les cent pas devant le cinéma. Regarde sa montre, soupire. Ah, enfin il arrive :

-   Monsieur Robert est en retard !

-   Mais les caisses ouvrent à 20H00 et il n’est que 19H30 et il n’y a personne hormis le Soleil qui poudroie, et l'herbe qui verdoie.

-   Monsieur Robert se prend pour sœur Anne… Je m’en fous. On avait rendez-vous à 19H20.

-   20… 30… Quelle importance…

-   Ah… Monsieur Robert se prend maintenant pour monsieur Einstein et pour lui le temps est relatif ! Il y a autre chose qui est relatif…

-   10 minutes ça ne compte pas…

-   Faut-il mieux entendre ça que d’être sourd. En 10 minutes tu peux envoyer un missile balistique sur Moscou et pour monsieur Robert des dizaines de milliers de morts … C’est relatif….

-   Tu crois pas que tu exagères !

-   Non mais j’en crois pas mes oreilles… pour monsieur Robert des dizaines de milliers de moscovites ça ne compte pas… Monsieur Robert se prendrait-il pour Dieu ! Monsieur Robert, écoutez-moi attentivement, je suis athée et je ne crois pas en vous. Et en plus, Monsieur Robert n’aime peut-être pas la place Rouge et le caviar que j’offre à monsieur Robert à Noël…

-   Les œufs de lump.

-   Alors ça c’est bas monsieur Robert, très bas.

Soudain il sent quelqu’un qui le pousse en disant :

- Eh les filles on peut peut-être y aller.

Mais qu’est-ce qu’il veut celui-là. Ah les portes sont ouvertes. On peut entrer.

Ils prennent leur billet puis se précipitent à la confiserie et achètent chacun un grand pot de pop corn, ressortent puis s’éloignent du cinéma.

-   Un jour peut-être on pourrait rester pour regarder le film, ose timidement Robert.

-   Ca va passer à la télé mais peut-être que monsieur Robert a mauvaise vue et a besoin de voir le film en grand… Moi je serais Dieu, je ferais un miracle pour ma vue.

A un carrefour, leur chemin se sépare.

- Bon, fait-il, à la semaine prochaine. Nous achèterons des caramels.

- Ce sera quel film ? demande Robert.

- La bataille de Stalingrad ! Ca changera monsieur Robert de Moscou. Allez à la semaine prochaine et sans rancune….

Robert s’éloigne. Il l’interpelle :

- La semaine prochaine, monsieur Robert  n’aura qu’à arriver un quart en retard comme ça on pourra tester les missiles sur Pékin… Comme ça monsieur Robert, le difficile, n’aura pas de riz non plus à Noël.

Cette nuit-là, il rêva qu’un membre du M.A.R. (Mouvement Anti Robert) fit exploser une bombe au pop corn dans la gueule de Robert.

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