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Le Samedi 29 septembre 2018 à 16 heures

Thomas LAPOUGE  a proposé une conférence sur le thème :
"La nature dans les jardins urbains"
au Musée LABENCHE
  Merci à madame AUGAUDY (et à son personnel) de nous avoir ouvert les portes du Musée !

Photos et compte-rendu 
Par Didier

Thomas LAPOUGE , dont vous trouverez les coordonnées en cliquant sur son nom, est éco-paysagiste conseil, formateur, botaniste, agronome...
et ...professeur au lycée technique d'Objat,
Il est surtout, surtout, un vrai amoureux de la nature, sympathique et disponible.
Il connaît si bien l'univers des forêts que le titre de "casque bleu des arbres" lui va bien.
En effet, et - si on y réfléchit-, il n'a pas tort : les arbres n'ont aucun "besoin" d'être taillés. Durant des millions d'années, ils l'ont prouvé ! Ceci nous ramène à ce vrai dilemme aujourd'hui d'actualité : l'homme est une "entité" extrêmement éloignée de l'entité Nature. En d'autres termes, la nature n'a pas besoin de l'homme pour exister, et nous, les humains, agissons, souvent sans y réfléchir, comme de vrais prédateurs.


Tout d'abord, Thomas nous interroge : "Qu'est-ce que la Nature ?
Plutôt que la considérer comme de nombreux territoires particuliers répartis sur la planète, les dictionnaires le qualifient de :
"environnement terrestre... cadre de vie de l'espèce humaine".
Cela en dit long sur le peu de respect que généralement nous lui accordons.
Si ensuite, on s'interroge sur ce qu'est la ville, on évoquera le lieu où un grand nombre d'humains vivent... et là, plus question de Nature prioritaire.
L'homme et la Nature sont-ils donc ... incompatibles ?
C'est oublier  les racines de l'espèce humaine, qui, à
l'origine "sorti de l'eau" à l'époque que je qualifierai de préhistorique, a subi,
tout comme la nature, de constantes transformations. L'homme, tout comme les végétaux et animaux, a suivi une évolution toujours liée à la nature elle-même
(pêcheurs, cueilleurs, puis agriculteurs, etc.)
L'homme, au cours de toutes ces transformations est devenu plus puissant et surtout, inconscient des dégâts, souvent irréversibles qu'il cause à son environnement.
Thomas nous dit que la Nature fonctionne par des phases d'équilibre, suivies de phase de déséquilibre : naissance des plantes, puis des forêts, apparition de minéraux, de matières organiques, mort des plantes primitives, puis renaissance d'autres etc. Le cycle de la vie, quoi !
Et bien l'homme, pour installer ses us et coutumes, a totalement détruit cet écosystème. Thomas nomme ceci l'aggradation / la dégradation.
Je ne sais pas pour vous, mais moi, j'ai plus entendu dans ma vie, le mot dégradation... que celui d'aggradation.
L'homme bouscule autour de lui, tout ce qui le gêne, pour y construire des villes, des ponts, des routes, des ...parcs de loisirs..., avec du béton bien solide, dont bien entendu, les plantes sauvages sont exclues... à l'inverse de celles que l'homme choisit pour embellir son... environnement.
D'où cette idée de casque bleu que ... les arbres (et le reste) n'a pas besoin des tailles et coupes que lui inflige l'homme.
Il va même jusqu'à dire que "la nature reprend toujours son cycle". Laissons durant quelques décennies nos routes, immeubles et autres parkings souterrains, il y a fort à parier que les mousses, racines, matières organiques, puis végétaux, ne se gêneront pas pour envahir ces lieux devenus ruines.
L'homme n'est donc pas surpuissant (pensons aux tsunamis et autres tremblements de terre) ; c'est simplement un prédateur qui façonne à son goût cette nature qu'il croit éternelle.

Thomas évoque ensuite, ce qu'il a souvent rencontré durant sa profession de paysagiste, et que je nommerai l'aberration écologique :
des clients qui lui demandaient de placer dans leur beau jardin, des essences totalement inadaptées à notre climat (genre palmier du sud de la France).
Désir totalement incompatible avec l'écologie même (besoin en eau, engrais, sols n'existant pas par ici, gel etc.).
L'homme est davantage une source de dégradation... que d'aggradation.
Ceci étant, avec le réchauffement climatique annoncé et la prise de conscience de certains, les politiques écoutent davantage les besoins de la nature (enfin, pas tous !).
Thomas insiste d'ailleurs, en vrai missionnaire concerné, et nous confirme que : nous pouvons
tous agir, à notre niveau pour tenter de moins torturer cette nature si chère.
Ne plantons pas sans réfléchir des essences qui, quoique jolies, ne se plairont pas dans le limousin (pourtant si beau !), et n'imposons pas à nos végétaux, des exigences qu'elles ne pourront pas nous fournir.
La question d'un participant à cette soirée a d'ailleurs bien résumé  les choses : "à quoi ça sert de fleurir un rond-point dans la ville ?"
A faire plaisir aux humains, uniquement.  Sans s'occuper de la nature elle-même.
Car l'homme et la végétation ne font pas bon ménage :
Haies trop hautes, plantes invasives dans les allées, jardins et voies publiques, camouflage des panneaux de signalisation par des arbres... centenaires... Zipp ! On taille !
L'homme tout puissant !
La discussion, bien entendu s'est orientée vers ce projet de taille systématique des arbres sur les bords de nos routes et chemins.  
Des mots comme crime contre-nature, mais aussi, passage de la fibre ou élimination de dangers potentiels de branches et feuilles glissantes ont fusé.
Il faut bien reconnaître une fois encore que l'homme est l'ennemi de la Nature... Disons qu'un peu de réflexion, de concertation avec les vrais professionnels (comme Thomas) et un désir ... d'aggradation... auraient sans doute permis de trouver une bonne solution.
Les tronçonnages et destructions de nos si beaux paysages... ne seront, d'ici quelques années que de vieux souvenirs... douloureux...
Thomas évoque ensuite les caractéristiques des végétaux et des arbres. Ils sont capables de communiquer par signaux chimiques, par leurs racines,
et surtout le réseau immense des champignons qui les entoure.
Ils sont vivants. la preuve les substances que ces espèces secrètent pour faire fuir les prédateurs, ou à l'inverse, attirer les pollinisateurs (comme les abeilles).
Thomas nous dit qu'en cas de danger, un arbre africain se munit de longues épines rétractables.
L'homme  en tout cas
est sourd aux cris que peut pousser une petite salade, lorsqu'on la coupe !

Merci Thomas, pour ce grand moment de culture (et pas que végétale !).
N'hésitez pas à le contacter si vous avez besoin de conseils ou de taille... raisonnée... de vos arbres, ou tout simplement pour étudier un plan d'amélioration
de votre environnement, en ville ou non !

Merci à tous les participants. Ce 46ème b'art des sciences... le premier de la saison 2018 / 2019 a, une fois encore, tenu toutes ses promesses, et été une vraie réussite.
N'hésitez pas à vous joindre à nous la prochaine fois !
 
Après cette sympathique conférence, quelques comparses de l'association OVS, mais aussi d'excellents amis se sont retrouvés chez Francis, la Terrasse à LARCHE, pour prendre un petit apéritif ensoleillé puis dîner.
Comme d'habitude, soirée agréable et repas succulent !



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