Le Samedi 28 septembre 2019 à 16 heures
Jean-Louis BERTHET a proposé une conférence sur le thème :
"Histoire et anecdotes du Rocher des aigles à Rocamadour"
au
Musée LABENCHE Merci à monsieur RIGAU-JOURJON, directeur et à son personnel, de nous avoir ouvert les portes du Musée !Photos et compte-rendu
Par Didier et Jean-Louis
Jean-Louis BERTHET, tout le monde le connaît s'il s'est rendu au Rocher des aigles (jusqu'en 2016, année non pas de sa retraite, mais de sa "jubilation" comme il dit),
car c'est lui qui présentait le spectacle des rapaces à Rocamadour.
Muni de son micro de bouche, il expliquait à un public toujours
émerveillé, attentif et docile, comment ces majestueux oiseaux
profitaient des vents porteurs pour survoler la magnifique vallée en
contrebas.
Je me souviens l'avoir écouté, c'était en 1997 (au siècle dernier donc !)
raconter aux enfants et adultes présents sur le site, comment volaient
ou se nourrissaient les vautours et autres pygargues à tête blanche.
Il
raconte qu'à ses débuts, en 1984, technologie ancienne oblige,
son micro était au bout d'un fil que les oiseaux souvent arrachaient.
Une autre époque. mais toujours présent, ce véritable amour de la
nature et des animaux ; pour lui, mais aussi pour ses collègues et les responsables du parc animalier.
On
ne peut pas en effet connaître autant de choses sur la faune, animer une telle structure scientifique créée en 1977 par Raphaël ARNAUD sans les aimer un peu ! (Bon, lorsqu'il atait jeune, Jean-Louis élevait des reptiles, des boas, des pythons et des iguanes ! Chacun ses goûts !)
C'est
à la demande de monsieur ARNAUD qu'en 1984,
notre Jean-Loup national, baroudeur rugbyman venu de Créteil (et
originaire d'Auvergne) formateur déjà à l'époque pour la protection de
la nature, est venu au Rocher.
En 1984, nous dit Jean-Loup, il devait y avoir 45 oiseaux.
Par chance, et encore aujourd'hui, resté intact et il accueille plus de 100 oiseaux (rapaces et perroquets). La grande photographie qu'il nous présente, de Rocamadour vu du
ciel est explicite en ce sens. On y voit la vallée de l'Alzou, large
tranchée calcaire, pétrie de sources ... et de chemins de randonnées,
nid douillet de la cité mariale.
Au sud, le Rocher des aigles,
petite tache blanche entourée d'arbres protecteurs. Jean-Loup nous dit
que cette végétation a un triple avantage : d'abord camouflage, puis
permettre aux oiseaux... et aux visiteurs... de ne pas trop souffrir de
la chaleur, mais aussi... sauvegarder les arbres, lui l' amoureux
de la nature... écologiste actif.
En prime, cette petite tache de calcaire devient, vue du ciel, un bon point de repère pour les oiseaux voltigeurs.
Le
Rocher n'est pas un zoo. les animaux n'y sont pas exposés juste pour
plaire aux visiteurs. C'est également un lieu de sauvegarde des
espèces, comprenant une nurserie, une salle de couvaison
et une infirmerie, qui récupérait régulièrement des rapaces blessés
venus d'ailleurs (infirmerie fermée depuis 3 ans pour des raisons
financières !)
La protection est une bonne chose, mais le Rocher maintient le cap sur la reproduction de ces espèces sensibles. Un de ses moments privilégiés : le "nourrissage" des petits, avec la pipette ou la pince à
épiler : viande hachée, sels minéraux et compléments alimentaires (mieux qu'au Mac Do !) Cette activité continue, fluctuantcomme dans la nature d'année en année.
Le
spectacle en ciel, démonstration de fauconnerie (art vieux de 4 000
ans) est époustouflant. Des dizaines d'oiseaux survolent d'abord le
public, puis la vallée. Jean-Loup nous raconte que le record
d'altitude est détenu par Gisèle, une femelle vautour de l'Himalaya qui
est grimpée à 3200 m. Belle performance (attestéee par les capteurs de l'émetteur récepteur installé sur elle par des scientifiques) 3 à 5 mètres par seconde en montée... et une descente à 120 km/ heure.
Mieux
connaître les rapaces, les protéger et bien les élever. C'est la
philosophie du Rocher. C'est pourquoi, si vous vous y rendez
prochainement (ce que je vous conseille), vous trouverez de grandes volières barricadées (en parties haute et basse) par de vastes planches protectrices. Celles du haut pour ne pas déranger les oiseaux lorsqu'ils dominent (c'est leur tempérament)
et celles du bas pour leur foutre la paix quand ils mangent ! Si bien,
dit Jean-Loup que certains visiteurs repartent dépités en disant "Ben,
y a rien dans cette cage". Priorité aux animaux, à leur bien-être, leur
liberté.
Certains même (comme Gaëlle, autre vautour de l'Himalaya)
font parfois des escapades, et c'est une véritable expédition pour les
retrouver, s'ils ne reviennent pas d'eux-mêmes à la maison. Gaëlle,
nous dit Jean-Louis est allée se promener quelques jours en Auvergne
et... je vous le donne en mille : à Brive (aux foires franches sans doute !?)
Pour
conclure, Jean-Loup nous explique que le Rocher a acquis des grands
espaces de forêts au Mexique - Nanciyaga- Vastes territoires protégés,
dans lesquels aras, perruches, singes hurleurs et autres espèces
animales sont préservés.
La biodiversité et l'écotourisme y font bon ménage.
Renseignez-vous !
Merci Jean-Louis, pour ce voyage ... amadourien, plein de beautés, d'animaux et d'humour.
Une fois encore, Arts et liens s'est fait le relais d'une passion et d'un discours riche en souvenirs.
C'est cela notre philosophie :
Passer un bon moment et apprendre sans se prendre la tête.
Jean-Louis
BERTHET a réussi sa mission, et, si j'ose dire : planer au-dessus d'un
public conquis, et mener une conférence... de haut vol.
Merci à lui.
Vers le site du => Rocher des aigles