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Voici quelques années, je me suis amusé, avec mes copains Christophe Delvallé (BD) et Alain DORESSOUNDIRAM (astro), à écrire à destination d'un jeune public, quelques légendes grecques.
Astronomie / Mythologie...

Je me dis que c'est vraiment dommage de laisser dormir ces histoires dans un carton (pour un dessinateur BD, c'est ballot).

Alors je les place ici, au cas où cela intéresserait quelqu'un. Eventuellement faites-moi remonter vos remarques...




Delvallé
 Cours de BD
en ligne


Observatoire de Paris
Alain DORESSOUNDIRAM

ATTENTION : j'ai placé ici tous mes écrits sur une seule page écran (histoire de ne pas se disperser). Si cela fait trop long, faites des pauses. Désolé. Quand on aime, on conte...

MYTHOLOGIE et ASTRONOMIE

1-  QUELQUES PRECISIONS

2-  QUELQUES REPERES

a-  les jours

b-  les mois

c-  les saisons

3-  LES DIEUX

a-  Les anciens

b-  Les olympiens

4-  LE NOM DES PLANETES

5-  LES CONSTELLATIONS



1-  QUELQUES PRECISIONS  

La mythologie grecque existe depuis très longtemps. Plusieurs siècles avant Jésus-Christ. Les grecs anciens ont imaginé toutes ces belles histoires pour célébrer leur religion. 
Comme la mythologie grecque comporte de très nombreux Dieux, on la nomme POLYTHEISTE. Peu d’habitants savaient lire ou écrire à l’époque ; ils ont donc commencé par se raconter oralement ces mythes
(ces aventures, ces anecdotes) ; un peu comme le font les conteurs qui commencent leur histoire par « il était une fois ».

2-  QUELQUES REPERES

a- Les jours de la semaine :

Dans le monde entier, la semaine dure 7 jours. Le mot semaine vient du latin « septem mane » qui signifie « sept matins ».

Vous connaissez sûrement le nom des jours de la semaine. Sachez qu’ils possèdent tous une racine latine : le mot « dies » qui signifie « jour ».

Ainsi, les 7 noms de la semaine signifient a priori « jour de »

b- Les mois :

JANVIER FÉVRIER MARS AVRIL MAI JUIN JUILLET  AOÛT

SEPTEMBRE OCTOBRE NOVEMBRE DÉCEMBRE

JANVIER

Ce mot  provient de Janus, Dieu dont l’origine est assez obscure ; c’est certainement une divinité romaine. Son nom Janua signifie porte en latin. Il veillait donc sur les ouvertures. 
On dit que son temple, situé à Rome ne se fermait qu’en temps de paix. C’est assez surprenant, mais les portes de ce temple ne furent fermées que trois fois durant les 7OO ans qui suivirent la création de Rome 
(fondée 8 siècles avant Jésus Christ). C’est dire si la guerre était vraiment permanente déjà à ces époques !

Janus est appelé le « Dieu aux deux visages » car c’était un Dieu très prudent ; Il regardait à la fois le présent et le passé. 
Un peu comme le mois de janvier qui regarde à la fois l’ancienne et la nouvelle année (l’histoire ne dit pas s’il louchait).

FÉVRIER

Ce mot vient de l’expression latine februarius mensis signifiant mois de purification. A l’origine de ce mot, Fébrua, la déesse étrusque de la mort. 
Sans doute parce qu’en février, la Nature n’est pas vraiment vivace dans nos régions !

MARS

Ce mot vient de l’expression latine martius mensis et désigne Mars, le dieu de la guerre.

AVRIL

Ce mot vient du latin aprilis, nom donné à ce mois par les Romain pour vénérer la déesse Vénus / Aphrodite. (Voir plus loin)

MAI

Dans la mythologie grecque, Maïa qui signifie petite mère, est la maman de Mercure / Hermès. Ce sont les romains qui en son honneur, ont donné ce nom de MAI au cinquième mois de l’année.

JUIN

Ce mot aurait, dit-on, deux origines possibles :

Soit il vénère Junon / Héra (la femme de Zeus, qui était également sa propre sœur !)

Soit il est dérivé de l’expression junius mensis, signifiant "mois de Junius", Junius Brutus étant premier consul de Rome et l’un des fondateurs de la République romaine.

Junon / Héra

Junon/Héra, était ce que l’on nomme une maîtresse-femme. Elle aussi faisait partie des 5 enfants engloutis par le Dieu Saturne / Cronos. Non seulement elle était donc la sœur de Jupiter / Zeus, mais en prime,
elle devint son épouse légitime ! Incroyable. Du coup elle était intransigeante sur les liens du mariage, épouse fidèle et grande protectrice de la femme.
Elle était d’une telle jalousie envers son mari Jupiter / Zeus, qu’elle ne cessait de punir toutes les mortelles et immortelles que séduisait son maître des Dieux, ce sacré cavaleur.
Il faut dire que c’était un chaud lapin comme on dit ordinairement. Il était sans cesse à la recherche de belles jeunes filles (voire de beau jeune homme...) et il s’enflammait illico à la moindre vue d’une jolie nymphe
ou toute autre créature sexy.
En prime, pas de chance pour le galant, Junon/Héra avait les mêmes pouvoirs divins que lui. Donc, pas question de compter sur la magie, les transformations, disparitions ou autres sortilèges
pour camoufler quoi que ce soit. S’en suivaient, dit-on (chez les voisins) de sacrées disputes conjugales. Par exemple : un jour Jupiter / Zeus poussa Junon / Héra du haut de l’Olympe,
heureusement attachée par les pieds avec une grande chaîne d’or. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle voulait elle-même le ligoter pour qu’il reste à la maison.
Bonjour l’ambiance ! On ne sait si tous les gros mots et les insultes qu’ils devaient s’envoyer mutuellement, sont devenus des expressions immortelles !

Un jour, Junon/Héra mit au monde toute seule (Très très fort !) un enfant : Typhon, lequel portait bien son nom car c’était un monstre aussi puissant qu’un ouragan et qui crachait des flammes.
Pourquoi avait-elle ainsi mis au monde cet enfant seule ? Et bien tout simplement pour se venger de Jupiter / Zeus qui lui, avait mis au monde tout seul aussi (Encore plus fort !) Athéna / Minerve.
Je vous raconte cette histoire incroyable (c’est pourquoi ne la croyez pas...)

Jupiter / Zeus avait appris durant la grossesse de Métis sa petite copine de l’époque (une nymphe des eaux) que l’enfant qui naîtrait lui prendrait son trône !

-       Et pis quoi plus ! ?

Pour éviter cela, il ne trouva rien de mieux que ...d’avaler tout cru Métis ! Gob ! Bien évidemment, comme la nymphe était enceinte, le bébé qui se trouvait dans son ventre voulut sortir : « c’est par où la sortie ?»
Si bien que Jupiter / Zeus se sentit un jour un peu patraque :

-       Je ne sais pas ce que j’ai ! J’ai mal à la tête !

-       Tu as trop mangé d’ambroisie ou bu de nectar !

-       Peut-être bien ! Houlala ! Héphaïstos, fais quelque chose !

-       T’es marrant toi, je suis forgeron, pas médecin.

-       Ecoute, tant pis, aide-moi, fais ce que tu veux. J’ai trop mal à la tête !

-       Bon, alors j’y vais.

« Reptu, reptu » ! (Il cracha dans ses mains) et, en bon forgeron qu’il était il mit un grand coup de hache sur la tête de Jupiter / Zeus. Pong ! Histoire de lui fendre la poire.
Et que croyez-vous qu’il advint du
Dieu (immortel, rappelons-le). Et bien il se sentit mieux. D’autant que venait d’apparaître devant lui, la cause de ce terrible mal de tête :
Minerve / Athéna, une belle jeune fille, qui avait, enfin, découvert la sortie et qui se trouvait là devant son père (auquel, elle avait bien pris la tête, on peut dire cela comme ça) toute armée,
brandissant une grande lance, un bouclier, et en poussant un puissant cri de guerre :

-       Banzaï (ou un truc comme ça)

-       Ben voilà -dit sûrement Héphaïstos- Tu te sentiras plus léger maintenant.

Certains prétendent que si Jupiter / Zeus avait pris Métis comme maîtresse, c’était parce que Junon/Héra avait une fois encore toute seule mis au monde Vulcain / Héphaïstos, justement, le ...
médecin anesthésiste dont je viens de parler. Enfant qu’elle trouva si moche à sa naissance, qu’elle le jeta en bas de l’Olympe, ce qui le rendit infirme et boiteux.
Mais bon, là c’est de l’info people et cela ne nous regarde pas
(Retenez simplement que Vulcain / Héphaïstos était le dieu de la forge, de la métallurgie et des volcans. Le nom commun volcan est d’ailleurs dérivé de Vulcain)

JUILLET

Là il n’y a pas photo : c’est le mois de Jules César ! Il serait né le 12 ou 13 juillet 100 avant Jésus Christ, et mort le 15 mars 44.

C’est à lui que l’on doit le mot « césarienne » qui désigne chez la femme un accouchement « autrement que par les voies naturelles ». Tout cela car un ancêtre de Jules serait né par ... césarienne.

AOÛT

C’est au premier empereur romain Auguste que l’on doit le nom de ce mois (il vécut de septembre 63 av. J.-C. à août 14 après. J.-C).
Comme il était jaloux de Jules César, il choisit non seulement le nom de ce mois :

Augustus mensis : mois d’Auguste, mais il ajouta également un jour supplémentaire pour faire 31 comme le mois de Juillet. Na ! Ya pas de raison !

SEPTEMBRE

C’est à partir de là que les choses sont toutes bizarres ! Car en latin,

Septem signifie sept  Octo signifie huit Novem signifie neuf et Decem signifie dix !

Or si on compte bien, septembre et le neuvième mois, octobre le dixième, novembre le onzième et décembre le douzième. Il y a quelque chose qui cloche !?

En fait, c’est tout bête : Septembre était le septième mois de l'ancien calendrier romain (lequel commençait en février).

c- Les saisons :

Printemps

En latin, « primus tempus » signifie « premier temps » c'est-à-dire la première saison. C’est surprenant, mais chez les Romains, le printemps commençait vers le 8 février.

Avez-vous déjà vu une belle «primevère », une jolie fleur nommée ainsi car c’est l’une des premières à pousser au printemps ?

Eté

C’est bien connu, l’été, il fait chaud. C’est sans doute pour cela que le mot grec « aithein » qui signifie « faire brûler » a donné son nom à cette saison.

En découlent par exemple l’adjectif qualificatif « estival » : qui a lieu durant l’été, ou même, le mot très compliqué mais poétique « éther » signifiant à l’origine « région supérieure de l’air ».

Automne

Du mot latin « augere » qui signifie « augmenter » devenu « autumnus ». C’est donc, d’après les anciens, une saison prospère (riche) car c’est celle où l’on pratique les récoltes.

Il a donné également les mots « augure », « autorité » et surtout « auteur et acteur ». C’est donc bien un mot très riche !

Hiver

Du latin « hibernum tempus, » signifiant « temps hivernal ».

3-  LES DIEUX

Tout d’abord, rappelons que le mot « mythe » provient du grec « mythos » qui signifie « fable » ; Il faut donc bien comprendre que tout ceci n’est pas réel !
Les grecs anciens ont en fait mélangé des anecdotes fictives (des histoires fausses) à leur vraie Histoire. Ils pouvaient ainsi expliquer ce qu’ils ne comprenaient pas.

Et tout d’abord, comment expliquer la création de l’Univers, de la Terre, du Ciel, des nuages ? D’où venait cette immensité qui les entourait (et qui nous entoure toujours d’ailleurs !).

Facile, selon eux : au départ, c’était le Chaos, une sorte de gigantesque trou noir terrible, une sorte de grand puits où rien ne vivait. Brrr !
(Ne nous posons pas la question de savoir d’où venait ce grand trou, ni où il se trouvait !)

Puis, on ne sait trop pourquoi, apparurent tour à tour les Dieux primordiaux ainsi Gaïa (la Terre), Éros (l'Amour), le Tartare (les Enfers), l'Érèbe (les ténèbres des Enfers) et Nyx (la Nuit).
Par  la suite naquirent
Ouranos (le Ciel), Éther (le Ciel supérieur) et Héméra (le Jour).

Aussi bizarre que cela puisse paraître, Ouranos (le Ciel) et la Terre, que l’on nommait « la mère Universelle » mirent au monde des enfants. Pas de chance, c’étaient des monstres :

- Les Titans, une douzaine de géants dont le plus connu est Saturne que les grecs nommaient Cronos,  Les Cyclopes trois créatures fantastiques qui n’avaient qu’un œil
et Les Hécatonchires, trois géants ayant cents bras et cinquante têtes chacun (et qui en prime, crachaient le feu !).

Afin de prendre le pouvoir à leur père Ouranos, qui, on doit bien s’en douter n’était pas très gentil avec eux et qui régulièrement les envoyait dans le Tartare (les Enfers, un lieu sombre et froid),
ces monstrueux enfants provoquèrent une grande guerre connue sous le nom de «Titanomachie
 ».

Vainqueur de ce combat ? Saturne / Cronos qui, pas très sympathique à son tour, envoya lui aussi ses autres frères dans le Tartare ! En prime, ayant appris que l’un de ses propres enfants
allait plus tard prendre sa place par la force, il décida, pour éviter d’être détrôné, GOB, d’avaler tous les enfants que sa femme Rhéa mettait au monde !

Heureusement, l’un de ces enfants, Zeus, avec la complicité de Rhéa sa mère, fut épargné. Il détrôna son père, ressuscita ses frères et sœurs, épousa sa propre sœur Héra / Junon, avec laquelle il eut plusieurs enfants.
Commença alors le règne éternel des Dieux de l’Olympe. Ils étaient au nombre de 12, avec chacun un secteur d’activité :

Les DIEUX DE L’OLYMPE

Zeus "Père des Dieux et des Hommes"

Héra Epouse légitime de Zeus, dont elle est aussi la sœur, Héra est la puissance du mariage,
Poséidon Dieu de la mer, qui soulevait les flots avec son trident tellement il était fort,
Hadès "Seigneur des morts", le gouverneur du Tartare (les Enfers),
Hestia qui veillait sur la vie des foyers et des Cités,
Arès Dieu de la guerre,
Athéna déesse de la sagesse, de la guerre, de la justice, des arts et de la littérature,
Apollon Dieu de la lumière, de la musique, de l'inspiration poétique,
Aphrodite déesse de l'amour, du désir et de la beauté,
Hermès Dieu des messagers, des commerçants et des voleurs,
Artémis Déesse de la chasteté et de la chasse,
Héphaïstos dieu du Feu de la forge et des volcans.

Ces 12 Dieux vivaient sur l’Olympe, une grande montagne de Grèce (dans la région de Thessalie) dont le sommet était toujours entouré de nuages et recouvert de neige.
Les Anciens pensaient que ces dieux tout puissants les observaient et décidaient de l’avenir de l’humanité. Ils pensaient aussi qu’ils menaient la belle vie là-haut, en buvant du nectar (boisson divine)
et en mangeant du l’ambroisie. Parfois d’autres Dieux venaient faire une petite visite sur l’Olympe, c’est notamment le cas de Déméter et de Dionysos.
Ce n’est donc pas illogique que les grecs de l’époque, qui observaient le ciel comme vous et moi, aient donné aux astres que l’on voit dans le ciel la Nuit, les noms de ces Dieux qu’ils vénéraient.

4-  LE NOM DES PLANETES

Pour commencer, il convient de bien se souvenir de la place des planètes dans notre système solaire. Toutes tournent autour du Soleil (lequel rappelons-le n’est pas une planète mais une étoile).
Le mot grec « planêtês » signifiait « astre errant » ou mieux : « vagabond ». Pourquoi les nommer ainsi ? Justement parce que ces 8 corps célestes tournent autour du Soleil en formant une ellipse (un ovale),
contrairement aux milliards d’étoiles qui tournent autour de la terre en formant un  vrai rond.
Voici une phrase à retenir pour bien connaître l’ordre de ces planètes (Merci à Alain DORESSOUNDIRAM de l'Observatoire de Paris, de me l’avoir enseignée) ;
les premières lettres de chaque mot forment un aide-mémoire.

ME    VOICI    TOUT  MOUILLé    JE       SUIVAIS         UN      NUAGE

ME  = MERCURE  VOICI = VENUS TOUT=TERRE  MOUILLé =MARS JE=JUPITER
SUIVAIS = SATURNE  UN =URANUS NUAGE =NEPTUNE

Il est à noter que jusqu’en 2006, PLUTON, qui était une 9ème planète faisait partie de la liste ; elle n’est plus considérée aujourd’hui que comme une planète naine.

SOLEIL

Pas possible de se tromper : c’est cette grosse boule jaune qu’il ne faut surtout pas regarder à l’œil nu et encore moins avec une paire de jumelles ou autre loupe ou lentille, télescope ou lorgnette.
Danger ! Sa lumière est si forte qu’elle vous brûlerait la rétine et vous deviendriez aveugle ! C’est d’ailleurs ce qui arrive parfois, lorsque, pour observer une éclipse, des imprudents s’imaginent le voir de plus près...
alors qu’il se trouve à 150 millions de kilomètres de la Terre.

Dans la mythologie grecque, le Soleil que les Anciens nommaient Hélios est connu chez les romains sous le nom d’Apollon (le Dieu de la musique et des arts). On l’appelle également Phébus.

L’aventure la plus connue qui le concerne est celle de son fils Phaéton.

Phaéton était un jeune homme, fils du Soleil donc, et de l’océanide Clymène (les océanides étaient des nymphes, des divinités aquatiques). Phaéton était très fier d’être le fils d’Apollon.
Seulement voilà, personne ne voulait le croire, surtout à l’école :

-       Toi, le fils du Soleil, haha !

-       Laisse-nous rire !

-       Mais si, je vous assure !

-       Alors prouve-le !

Bien décidé à ne pas passer pour un menteur, Phaéton demanda à son père de l’aider à apporter la preuve à ses copains d’école, que c’était bien lui son géniteur (son père).

Là, Apollon fit une erreur qu’il regretta peu après. Il dit à son fiston :

-       Et bien soit ! Demande-moi ce que tu veux et j’exaucerai ton vœu.

-       Ce que je veux ?

-       Heu...Oui !

-       Laisse-moi conduire ton char.

-       Mon char ?

-       Oui !

- Houps ! Erreur ! 

En fait, selon les Anciens, le Soleil que l’on aperçoit chaque jour (lorsqu’il n’y a pas de nuages, bien sûr !) se trouvait sur un char conduit par Apollon lui-même  et que tiraient
deux grands chevaux  ailés. La Nuit, le char et donc le Soleil revenaient tranquillement sous la terre, par le fleuve caché des Enfers : le Styx.

C’était si compliqué de conduire ce char qu’Apollon comprit tout de suite qu’il avait fait une grosse bêtise en promettant à Phaéton de conduire lui-même l’attelage (les chevaux).
Il essaya de dissuader son fils ;
en vain :

-       Heu tu sais, c’est compliqué de tenir les rennes et de...

-       Je veux conduire ton char !

-       Au départ il y a une grande montée et elle...

-       Je veux conduire ton char ! Tu me l’as promis !

-       C’est un fait, mais sur ton chemin, tu vas croiser plein de monstres et...

-       Je veux conduire ton char !

Bon, on l’aura compris, et Apollon aussi. Chose promise chose due. Phaéton prit dans la main les rennes de ces deux gigantesques chevaux, et qu’arriva-t-il selon vous ?
Les chevaux sentant qu’ils n’étaient pas conduits comme d’habitude et que la main qui les guidait n’était pas sûre (on s’imagine bien que Phaéton, tout fier qu’il était, n’était pas capable
de diriger ces animaux comme il faut !), ceux-ci s’écartèrent de leur chemin, s’approchèrent de la Terre pour brouter un peu la bonne herbe verte qu’ils voyaient en bas et Pschhiii !
La chaleur du Soleil fit brûler l’herbe : Paf ! Voilà les déserts. Et si on allait boire un peu dans ces belles rivières ? Pschouu ! Et voilà les sources du Nil (un très grand fleuve) qui disparaissent sous la terre.
Les montagnes se mettent à brûler ; Hou lala, catastrophe. En voyant cela, Zeus, qui n’avait pas la réputation d’être patient, prit son foudre et frappa Phaéton d’un éclair puissant. Foudroyé le chauffard.

Voilà comment les Anciens expliquent la formation des déserts et la sécheresse dans certaines régions. Phaéton tomba dans l’Eridan, un fleuve que l’on identifie souvent au Pô (en Italie)
et même parfois au Rhône (en France). Allez savoir. Quand à Apollon, il se fit tellement gronder, que plus jamais il ne prêta son char du Soleil à qui que ce soit ! Alors inutile de le lui demander !

MERCURE / HERMèS :

Mercure que les Grecs nommaient Hermès est un drôle de bonhomme ! Il est à la fois le Dieu protecteur des commerçants et celui des voleurs. Sans doute parce que son nom latin d’origine :
« merx » signifie « marchandise ». C’était donc bien évident que les commerçants qui vendaient leurs marchandises se voyaient souvent dépossédés par les cambrioleurs !

On dit qu’il protégeait également les voyageurs et les poètes. Il portait sur la tête un joli chapeau avec deux ailes : le pétase. Il faut dire qu’il aimait beaucoup les plumes, puisqu’il tenait également à la main,
un bâton surmonté de deux ailes nommé caducée. C’est d’ailleurs ce même bâton autour duquel s’entortillaient deux serpents (hou la la ! j’ai peur) qui représente souvent le symbole du Commerce.

Vous retrouvez également ce caducée dans d’autres domaines, comme celui de la médecine ou de l’éloquence (l’art de bien parler) ; on le trouve notamment en France sur la tribune
de l’Assemblée nationale, là où nos ministres votent les lois.

Bref, Mercure avait beaucoup de choses à dire. C’est pour cela qu’on le nomme le Dieu des messagers et que le mot Mercure, de nos jours, est présent également,
dans la presse, les journaux, et cela dans le monde entier.

On raconte qu’un jour, Hermès, alias Mercure à peine né (il était tout bébé), bondit hors de son berceau pour aller voler un troupeau de bœufs appartenant à son demi-frère Apollon.
En prime, pour effacer les traces derrière lui, il inventa les raquettes (comme aux sports d’hiver). Au passage, il croisa une tortue. Aussitôt il la tua et fabriqua dans la carapace, un instrument de musique que l’on nomme lyre.
Ensuite, il fit cuire un ou deux bœufs (histoire de faire un bon méchoui autour d’un feu de camp en jouant de la musique) et là, bravo, il inventa le feu et le syrinx
(un instrument de musique également connu sous le nom de « flûte de pan »). Bien sûr, quand Apollon ne trouvant plus son troupeau, se rendit compte que son demi-frère était le coupable, il se mit en colère :

-          Comment, toi qui viens de naître, tu as déjà le mal dans la peau et tu te fais voleur !

-          C’est pas Moi !

-          Je vais le dire à Jupiter notre père.

Celui-ci fait les gros yeux :

-          Comment, C’est toi, Mercure qui a volé le troupeau sacré ?

-          Mais enfin, Papounet, comment veux-tu ? Je suis un tout petit bébé bien mignon. Je n’ai pas pu faire ça, allons !

Zeus doute, mais Apollon confirme ! Jupiter, amusé qu’un nouveau-né soit déjà si déluré, si rusé pardonne et ordonne aux deux frères de se réconcilier.
Ce qui est fait : Mercure tente de charmer son frère en lui jouant de la lyre, Apollon lui offre une jolie baguette en or : le caducée.

Tout est bien qui finit vient !

-          Hé hé, fait Mercure. Je suis bien le roi des voleurs ! 

 Mercure eut beaucoup de petites copines. C’était même un sacré dragueur, un peu comme son père Jupiter / Zeus. On dit qu’il pouvait changer d’apparence comme il le voulait,
mais il apparaissait souvent sous l’aspect d’un beau jeune homme ayant beaucoup de charme (Un peu comme moi !).

Il eut plusieurs enfants, notamment Hermaphrodite avec sa demi-sœur Vénus /Aphrodite. Hermaphrodite avait ceci de particulier qu’il était à la fois garçon et fille ! En fait, au départ c’était un beau jeune homme
(aussi joli que ses parents), mais un jour, Salmacis, (une naïade, une nymphe marine) l’apercevant au bord d’un lac, en tomba éperdument amoureuse. Elle s’accrocha à lui et pria les Dieux si fort de ne jamais
être séparée de lui que son vœu fut exaucé ! Tous deux ne formèrent plus qu'un seul être, bisexué, à la fois mâle et femelle.

Un autre enfant de Mercure / Hermès est Pan le protecteur des bergers et des troupeaux. C’est un être tout bizarre, avec des pieds de bouc et des cornes, qui joue de la flûte : la flûte de Pan.

VéNUS / APHRODITE :

Vénus que les Grecs nommaient Aphrodite était la déesse de la beauté, de l’Amour charnel et spirituel. Elle était si belle, dit-on que tous les Dieux en étaient amoureux et qu’elle se moquait bien d’eux.
Homère, dans l’Iliade affirme qu’elle serait la fille de Zeus et de Dioné (déesse du chêne et de la colombe amoureuse).

D’autres mythes expliquent qu’elle serait née de la mer. En fait cette histoire est assez incroyable :

Le Dieu primitif Uranus/Ouranos que les anciens considéraient comme représentant le Ciel, alors que sa femme Gaïa personnifiait la Terre, engendra des monstres vraiment pas beaux du tout
comme nous l’avons déjà vu dans un chapitre précédent :

- Les Titans, sortes de géants dont le plus connu est Saturne que les grecs nommaient Cronos.

- Les Cyclopes trois créatures fantastiques qui n’avaient qu’un œil.

- Les Hécatonchires, trois géants ayant cents bras et cinquante têtes chacun (et qui en prime, crachaient le feu !)

Bonjour la famille !

Et bien justement, comme Uranus n’aimait pas du tout ces Hécatonchires, il les enferma dans les Enfers (que l’on nomme le Tartare)
(sans doute parce que lorsqu’ils lui faisaient la bise, ils lui brûlaient la moustache, allez savoir !?)

Gaïa très en colère d’être séparée de ses enfants et de ne pouvoir les tenir dans ses bras (enfin, façon de parler, vu qu’ils en avaient cent !) eut l’idée un peu cruelle, il faut le dire, de demander à Saturne de...
couper le sexe (le zizi !) d’Uranus avec une grande serpe aiguisée : Zipp !

Il semblerait que cette opération ...à zizi ouvert, fit mourir Uranus ; mais juste avant sa mort, des jets de sang, auraient atteint Gaïa, qui continua malgré elle à procréer.
Ainsi naquirent d’autres monstres : les
Furies vengeresses, les nymphes des frênes, et les Géants.

Pour conclure, les organes génitaux d’Uranus ayant été jetés à la mer par Saturne/ Cronos, ils eurent  le temps  de donner naissance à Vénus / Aphrodite (en grec, aphros signifie écume).

Voilà pourquoi celle-ci est souvent représentée sortant de l’eau toute nue !

En ce qui concerne ses petits copains et sa progéniture, Vénus n’est pas en reste.

-          Avec Mercure / Hermès elle mit au monde Hermaphrodite comme nous l’avons déjà vu.

-          Avec Mars / Arès, le Dieu de la guerre, elle enfanta Harmonie, une gentille petite fille (future maman des Amazones), Eros (le Dieu de l’amour), mais aussi
Phobos et Déimos, deux vilains chenapans (Déimos en grec signifie Terreur et Phobos la peur ! C’est dire !)

-          Avec Bacchus / Dionysos, dieu de la vigne et du vin, elle engendra Priape (On reconnait Priape car son gigantesque pénis (son zizi) est constamment en érection ! Dur pour marcher !)

-          Etc.

Ah Vénus, déesse de l’Amour !

Il était une fois dans une très vieille ville nommée TROIE, un petit garçon nommé Pâris que son papa Priam, abandonna dans la montagne. Tout cela à cause d’un mauvais rêve.
Sa maman Hécube avait en effet rêvé qu’à cause de son fils Pâris, la ville de TROIE serait un jour détruite. Voilà pourquoi ils le laissèrent ainsi en pensant bien qu’il se ferait manger par les bêtes sauvages.

Tout seul sur le mont Ida, il pleurait, lorsqu’une maman ourse, dit-on, plutôt que le dévorer, lui donna à manger. Elle l’allaita, jusqu’à ce qu’un berger le recueille et l’élève comme son propre fils.

Celui-là même qui, obéissant aux ordres de Priam avait conduit l’enfant dans la montagne. L’enfant vécut de nombreuses années sans savoir qui il était, lorsqu’un jour,

alors qu’il gardait ses moutons lui apparurent trois déesses, toutes nues, et, qui à son grand étonnement, lui demandèrent de les départager dans un concours de beauté.

Héra, Vénus et Minerve. Il faut dire qu’une méchante déesse, Eris, (La sœur du Dieu Mars / Arès), déesse de la discorde, mécontente de ne pas avoir été invitée à un mariage,
avait jeté sur la table une pomme d’or portant l’inscription « A la plus belle ». Les déesses toutes trois jalouses, se disputaient, s’imaginant bien être LA plus belle et réclamant la pomme d’or pour elle.

-          C’est moi !

-          Non c’est moi !

-          Ah non, c’est moi !

-          Toi t’es moche

-          Même pas vrai !  

Voilà pourquoi, Zeus, pour éviter les disputes (et peut-être aussi pour que ces trois-là cessent de lui casser les oreilles avec leurs cris) suggéra (conseilla) de trouver un arbitre pour les départager !

Et cet arbitre, ce fut Pâris, qui, entouré de ses moutons, n’en demandait pas tant.

Les trois candidates essayèrent bien de le convaincre :

-          Si tu votes pour moi – dit Héra, la femme de Zeus, tu régneras sur l’Asie et l’Europe !

-          Tout ça !

-          Si tu me choisis, - dit Minerve – tu auras la gloire et la sagesse des guerriers !

-          Ah !

Et moi, dit Vénus. Qu’en penses-tu si je t’offrais l’amour de la plus belle des femmes qui se trouve sur Terre ?

-          Faut voir !

Et c’est cette troisième proposition que choisit Pâris : l’amour de la plus belle des mortelles. Il proposa donc la pomme d’or à Vénus, qui, comme promis, lui offrit l’amour de
la plus belle des femmes : la belle Hélène. Ce que ne savait pas le jeune homme, c’est qu’Hélène était déjà mariée à un puissant soldat grec, roi de la cité de Sparte :
Ménélas, lequel, bien sûr (on le comprend) n’accepta pas de voir ainsi partir sa femme. Il demanda à quelques rois grecs de ses amis, de l’aider à la reprendre.
Depuis les côtes grecques, ces fiers guerriers se rendirent devant la ville de TROIE qu’ils assiégèrent pendant 10 ans, provoquant ainsi la plus célèbre des batailles antiques : LA GUERRE DE TROIE.

 C’est sans doute parce qu’il avait profondément vexé Héra et Minerve en ne votant pas pour elles que Pâris déclencha cette guerre et la destruction de la ville de TROIE...
A moins que ce soit Hécube, sa maman qui dans son rêve avait vu juste ! Allez savoir !

Vénus fut en fait réellement amoureuse une fois. Hélas d’un mortel : le bel Adonis. N’oublions pas qu’à l’époque, les Dieux Olympiens étaient considérés comme immortels,
contrairement aux humains qui tous devaient (et c’est encore le cas de nos jours) mourir un jour ! Elle fut tellement amoureuse de lui qu’elle abandonna l’Olympe pour le suivre.
Bien sûr, Mars/ Arès, jaloux de voir sa sœur éprise (amoureuse) d’un autre homme, se transforma en un sanglier furieux et chargea le jeune homme, le blessant à la jambe.
Une blessure si grave qu’Adonis en mourut. Vénus, bouleversée se précipita à son chevet, mais trop tard ! Elle ne put que pleurer la mort de son amoureux.
Que fit-elle (à part pleureur, bien sûr) et bien elle aussi usa de magie : elle transforma Adonis en ... fleur !
Mais oui ; elle le changea en anémone, une jolie fleur de printemps qui ne dure pas longtemps. Ah, c’est beau l’amour (et la magie aussi !).

Une autre version de l’histoire dit qu’après sa mort, Adonis descendit aux Enfers, chez Pluton / Hadès et que là (il devait vraiment être très beau !) la femme de celui-ci :
Proserpine / Perséphone tomba elle-aussi amoureuse de lui ! Vénus se mit en colère et alla voir Zeus son père :

-          Cela ne se passera pas comme ça ; je veux que tu le fasses revenir sur Terre !

Zeus était bien ennuyé. Ressusciter les morts, cela ne se fait pas.

-          Bouhouh Oin ! Snif !

Vénus pleure tant que son père a pitié d’elle !

-          Bon, d’accord, mais c’est bien parce que c’est toi ! A partir de maintenant, Adonis vivra quatre mois de l’année aux Enfers !

-          Avec Proserpine ?

-          Heu... Oui !

-          Grrr !

-          Ah, c’est ça ou rien !

-          Bon !

-          Et le reste du temps, il vivra avec Toi sur Terre.

-          Bon, c’est déjà bien.

Ce qui fut fait. Les anciens expliquaient ainsi pourquoi la Nature, belle et féconde disparaissait pendant l’hiver, pour mieux renaître au printemps.

Terre

Ce nom provient du mot latin Tellus, qui chez les grecs serait équivalent à Gaïa. On peut dire qu’elle est l’ancêtre de toutes les races divines. Elle est notamment la maman d’Uranus / Ouranos.
C’est vraiment la mère Universelle, même si elle n’est pas reconnue vraiment comme une déesse. 

Mars

Mars / Arès est le Dieu de la guerre et de la destruction. Ce n’est pas pour rien que l’on nomme les sports de combat les « Arts Martiaux » (karaté, Judo, etc.). Les autres Dieux de l’Olympe ne l’aimaient pas
car il ne pensait qu’à faire le mal, provoquer la guerre et détruire tout ce qui bouge. En prime, c’était visiblement un vrai peureux qui était souvent vaincu dans les conflits (bagarres) qu’il avait lui-même provoqués.

On dit qu’il eut des rapports très intimes (Smack ! gros bisous !) avec sa sœur Aphrodite / Vénus. De cette union avec Aphrodite / Vénus naquirent Phobos et Déimos, deux gros méchants
qui accompagnaient toujours leur père dans les fréquentes batailles qu’il menait. 

On dit aussi que Mars / Arès est célèbre pour avoir engendré, avec Rhéa Silvia, les deux jumeaux Romulus et Rémus, dont le premier est le fondateur de Rome.

Jupiter

Les grecs anciens croyaient que l’Olympe, une haute montagne de Thessalie était habitée par des Dieux, tous aux ordres de Jupiter / Zeus, Roi divin tout puissant. Les Romains le nommaient Jupiter ! 
Je me suis longtemps demandé pourquoi ! Ces deux noms ne se ressemblent pas ! Et bien si ! Je vous explique :

Quand les Romains, une fois la Grèce conquise, comme nous l’avons vu dans l’introduction, considérèrent ce Dieu comme leur appartenant, ils commencèrent en latin à le nommer « Zeus le père »,
ce qui en latin se dit « Zeus pater ». Peut-être zozotaient-ils, ou alors à force de les prononcer mal ces deux mots se sont déformés (c’est plutôt ça la bonne réponse), c’est devenu Zeus / Jupiter. Voilà.

 C’est lui que l’on priait en premier pour être protégé. Par contre, on le craignait aussi beaucoup. D’un signe de tête, ce père des Dieux et des Hommes pouvait déclencher les orages,
changer le cours de l’Histoire, abattre sa colère sur n’importe lequel des humains : le transformer en animal, en hamburger (avec du ketchup) ! Bref il était tout puissant. Vous trouverez plus loin
dans cet ouvrage les indications concernant sa naissance ; sachez cependant que Jupiter mena de nombreux combats pour garder son trône de chef ! On le représente souvent tenant dans sa main « le foudre »
(et non la foudre), une sorte de gros flambeau en forme de zigzag qu’il lance lorsqu’il est en colère. Le premier éclair pour dire « attention !»  Le deuxième pour punir ceux qui n’écoutent pas et le troisième,
carrément pour détruire le monde ! 

Durant son enfance, alors qu’il était élevé loin de sa mère Rhéa, c’est la chèvre Amalthée qui le nourrit ; On retrouve cette gentille chèvre (Mêêêê !) dans bien d’autres histoires,
notamment celles la corne d’abondance,
symbole de richesse, ou le signe du zodiaque du bélier.

Zeus était marié avec Junon / Héra, qui, bizarrement, était aussi sa sœur. Et comme il n’était pas très fidèle, celle-ci n’arrêtait pas de le surveiller, le disputer, mais aussi jeter des sortilèges
à toutes les demoiselles que son mari volage allait courtiser !

Ainsi, on raconte que Jupiter / Zeus n’hésitait pas à faire des enfants un peu partout !

On ne sait pas s’il avait droit à la carte famille nombreuse, mais voici le nom de quelques uns de ses enfants (enfants qu’il eut non seulement avec Junon / Héra, mais également d’autres déesses) :

-          Héphaïstos et Arès,

-          les jumeaux : Apollon et Artémis.

-          Aphrodite, Dionysos et Athéna

-          Les Heures et les Moires  nommées Parques chez les Romains

-          Les Charités (ou Grâces)

-          Perséphone

-          Etc.

Il  eut également beaucoup d’enfants avec des mortelles, des femmes grecques qui n’étaient pas des déesses. C’est comme cela que naquirent ceux que l’on nomme des demi-dieux. Le plus connu est Hercule / Héraclès.

Si son papa était Jupiter / Zeus, le Dieu des Dieux,  sa maman, Alcmène était une mortelle. Et là cela posait problème car Jupiter / Zeus aurait bien voulu que son fiston soit immortel.
Seulement voilà : article UN de la loi des dieux de l’Olympe : « Tout enfant, pour devenir immortel, doit obligatoirement téter le sein de la déesse en chef : Junon / Héra ! ».
Vous vous doutez bien que Jupiter / Zeus n’avait absolument pas envie de dire à sa tendre et chère épouse qu’il l’avait trompée une fois encore avec une mortelle !
Comment faire pour qu’Hercule / Héraclès, ce gentil petit bébé devienne immortel ? (même s’il était déjà assez fort pour étrangler dans son berceau deux serpents justement envoyés par Junon / Héra la jalouse !).
Euréka ! J’ai trouvé dit Jupiter / Zeus :

-          Mercure / Hermès, viens voir ici !
-          Tu m’as appelé, Papounet !
-          Oui, tiens prends ce bébé !
-          Oh qu’il est mignon, guili guili ! C’est qui ?
-          C’est ton demi-frère, mais bon, là n’est pas le problème. Prends-le et discrètement, tu entends, DIS-CRE-TE-MENT, tu le glisses dans le lit de Junon / Héra pendant qu’elle dort.  Attention, c’est important !

-          Houlà ! Important chez le Dieu des Dieux c’est grave de grave. Pas intérêt de louper l’affaire.

-          T’inquiète Papoune ! (On est dieu mais on a l’esprit de famille tout de même)

Et Mercure / Hermès, discrètement comme convenu place délicatement le gros bébé dans le lit de Junon / Héra. Bien sûr, comme tous les bébés, la faim commence à se faire sentir...
Et que fait un bébé quand il a faim ? Il tète. Où ça ? Au sein de sa maman bien évidemment ; ou du moins le premier sein qui se présente... Et c’est celui de Junon / Héra, laquelle au début, endormie,
se laisse faire, ne réalisant pas qu’il ne s’agit pas de l’un de ses propres enfants. Mais lorsqu’elle se réveille et qu’elle aperçoit ce gros poupon qui tète goulument.
lash, elle libère son sein, projetant dans le ciel une grande traînée de lait divin. Et devinez ce qu’elle est devenue cette grosse brassée de lait dans l’espace infini. Et bien la voie lactée, bien sûr ! 
On ne sait pas si Hercule eut le temps de faire son rot en tout cas, il était devenu immortel !


Pour en terminer avec Hercule / Héraclès, voici simplement la liste des douze travaux qu’il dut effectuer pour racheter sa faute (en fait, sans le faire exprès, houps, dans un accès de folie,
il avait tué sa propre femme et ses enfants). C’est l’oracle de Delphes, une grande prêtresse très influente qui ordonna à Hercule / Héraclès  d’accomplir ces actes de bravoure
en obéissant à Eurysthée, son pire ennemi :

1.    Étouffer le lion de Némée à la peau très dure et ramener sa dépouille.
2.    
Tuer l'hydre de Lerne, un monstre  dont les têtes tranchées repoussaient sans cesse.
3.    
Rapporter vivant l'énorme sanglier d'Érymanthe
4.    
Capturer une  biche aux sabots d'airain (acier) et aux bois de bronze.
5.    
Nettoyer les écuries d'Augias, qui ne l'avaient jamais été. 
6.    
Tuer les oiseaux du lac Stymphale aux plumes d'airain. 
7.    
Dompter sur l’île de Crète, le taureau  de Minos.
8.    
Capturer les juments mangeuses d'hommes de Diomède
9.    
Rapporter la ceinture d'Hippolyte, la reine des Amazones. 
10. 
Vaincre Géryon le géant aux trois corps, et ramener son troupeau de bœufs. 
11. 
Rapporter les pommes d'or du jardin des Hespérides
12. 
Capturer Cerbère, le chien gardien des Enfers.
Saturne

Saturne que les grecs nommaient Cronos, était le père de Zeus et le roi des Titans. Saturne apprend un jour que « l’un de ses enfants » le détrônera et prendra sa place ! »

-          Quoi ? Comment ? C’est à quel sujet ?

Aussitôt, très en colère, il trouve une super solution :

Chaque fois que sa femme Rhéa (nommée également Cybèle, qui au passage est également sa sœur !) met au monde un enfant : GOB !! Il l’avale.

Bon, cela va bien une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois. Pouh lala. A la fin, Rhéa en a un petit peu assez et au cinquième enfant englouti, elle a une idée ;
Son mari qui, rappelons-le, a beau être un grand Dieu tout méchant, n’est pas très malin. Elle prend un gros caillou, l’entortille de langes (des tissus qui servaient de couches aux bébés) et présente le tout à Cronos :

-          Tiens chéri, voici notre sixième enfant ! 

-          6 déjà ! Comme le temps passe ! Glups ! Dis-donc, coriace celui-là. J’au du mal à l’avaler !

Il ne se rend même pas compte de la tromperie, de la supercherie, prend sûrement un médicament pour digérer la grosse pierre et retourne à son travail.
Pendant ce temps, Jupiter / Zeus, car c’était lui le miraculé, est conduit par sa mère en Crète où il grandit normalement. Une fois devenu grand, il force son père à régurgiter (recracher)
ses frères et sœurs (
Neptune, Pluton, Cérès, Junon et Vesta).... et la grosse pierre, bien sûr (On ne sait pas s’il s’en servit de presse papier) ! On se demande comment ils ont fait pour rester vivants
dans l’estomac de leur père. Toujours est-il qu’après un dur combat, tous ces petits Dieux et Déesses une fois séchés prirent le pouvoir à la place de Saturne, donnant naissance à
ce que l’on nomme les Dieux olympiens.

Saturne / Cronos, une fois détrôné par son fils Jupiter / Zeus, fut réduit à la condition de sans domicile fixe, simple mortel. Il vint  se réfugier en Italie, (dans la région du Latium),
où là il rencontra
Janus, le « dieu aux deux visages », dont j’ai déjà parlé car c’est lui qui a donné son nom au mois de « janvier ». Avec lui, il inventa ce que l’on nomme «  l'âge d'or » :
une période heureuse et favorable pour tous les humains : tout le monde était heureux, plus d’esclavage, de famine, de misère. La belle vie pour tous quoi !
A tel point que tous les ans, les Romains faisaient la fête pour célébrer ce qu’ils nommaient les « Saturnales ».

Bon, je vous le confirme, c’est certainement une légende car depuis cette époque, plus jamais les humains ne se sont entendus aussi amicalement.
Ils ont toujours mené entre eux, par ci ou là sur notre planète, une guerre ou un conflit tous  aussi atroces que meurtriers ! 

C'est dans cette région de Rome que Saturne/ Cronos serait devenu, avec l'Océanide Philyra, le père du Centaure Chiron dont je vous parlerai plus tard. (Mais ça, c’est la presse people qui le dit !)

Attention, il convient de ne pas confondre le Dieu Cronos (sans H) avec le mot « chrono » qui en grec signifie « temps » et qui a donné les mots : chronomètre, chronologie, etc.
Des mots qui ont un lien avec le temps, mais pas le Dieu !

Uranus

Nous avons déjà vu plus haut comment Uranus / Ouranos avait été sauvagement mutilé par son propre fils Saturne / Cronos. (Zipp !). Il convient dès lors juste de rappeler que les grecs anciens
pensaient que les Dieux primordiaux : Uranus / Ouranos (le Ciel) et Gaïa (la Terre) avaient été créés par l’Univers lui-même, au cours de ce gigantesque Chaos que j’évoquais également plus haut.

Contrairement aux religions que nous connaissons actuellement, ce n’est pas un Dieu qui aurait créé la terre, mais le contraire. Une sorte de grosse marmite (bloub bloub !) mettant au monde
ces Dieux anciens, lesquels eurent des enfants monstrueux, notamment les Titans, qui eux-mêmes donnèrent naissance aux Dieux immortels de la mythologie.

Uranus / Ouranos serait donc le papy des Dieux principaux de l’Olympe.

Neptune

Neptune que les Grecs nommaient Poséidon était le Dieu de la mer et des océans. Il avait sûrement son brevet de secouriste sauveteur, (au moins le 50 mètres nage libre) 
car il vivait dans un palais d’or au fond de l’océan. C’était un bonhomme pas commode, et il déclenchait souvent des tempêtes, des ouragans, des tsunamis, des tremblements de terre, même.
On le reconnaît facilement car il voyage sur un char tiré par deux chevaux aux sabots de bronze et porte un « trident » (grosse fourche à trois dents), cadeau offert par les Cyclopes,
ces monstres ne possédant qu’un œil unique au milieu du front, fils d’Uranus / Ouranos et de Gaïa la Terre. Il est très copain avec les dauphins qui l’accompagnent partout en sautant de joie !
En prime, il adore les chevaux et certains disent que c’est lui qui les a créés.

Son épouse se nommait Amphitrite, avec laquelle il eut trois enfants, dont l’un se nommait Triton (On ne sait pas s’il sentait le poisson car si jusqu’à la taille il avait un corps d’homme, le bas de son anatomie
était celui d’un poisson à longue queue. Un peu comme une sirène dont je vous rappelle que la légende vient du « lamantin », mammifère de l’océan Atlantique qui chante si bien que les marins
croyaient entendre des voix de femmes).

On raconte que Neptune / Poséidon eut également de nombreux enfants avec des nymphes, notamment le cyclope Polyphème, mais qu’il est aussi au cœur de légendes très connues,
comme celles du Minotaure ou de la terrible Gorgone Méduse (même s’il n’est pas leur père).

Voici pour chacun de ces personnages, une histoire les concernant.

Polyphème le Cyclope

Au même titre que ses ancêtres, les 3 cyclopes primitifs, enfants d’Uranus / Ouranos et de Tellus / Gaïa, dont nous avons déjà parlé, Polyphème (dont la traduction du grec signifie « Qui parle beaucoup »)
n’avait qu’un œil au milieu du front (cyclope signifie « œil rond »). Polyphème était un gros méchant. Mais commençons déjà par le début :

Lorsque le troyen Pâris, comme nous l’avons déjà vu, enleva la belle Hélène pour la conduire à Troie, le mari de celle-ci, le roi Ménélas, se précipita à leur suite pour récupérer sa femme.
Après dix ans de siège de la ville, sans aucun succès, un grec, ami de Ménélas, Ulysse eut une idée :

-         Dis- donc Ménélas !
-          Oui
-          Cela commence à bien faire. Cela fait dix ans que nous sommes devant les grands murs de Troie et rien !
-          Dix ans ! comme le temps passe. Et alors, qu’est-ce que tu proposes Ulysse ? Tu as une idée ?
Bien sûr qu’il avait une idée, et une bonne !

-          Construisons un cheval de bois gigantesque et installons-le devant les grandes portes de la ville. 
-          Pourquoi faire ?
-          Faisons croire aux Troyens que c’est une offrande à Neptune /Poséidon, glissons quelques soldats grecs à l’intérieur et attendons ! Je te parie qu’ils ouvriront leurs portes, feront entrer
le cheval à l’intérieur de la ville pensant que c’est une offrande aux dieux, et nous, les soldats cachés, nous sortirons discrètement pour assommer les gardes et vous ouvrir les portes !

-          Tu crois que cela peut marcher ?
-          Oui ! Surtout si la veille, vous faites semblant de repartir en mer avec toute notre armée ; ils croiront que nous abandonnons le siège et qu’ils ont gagné.
-          Pas bête, mais, Ulysse, y as-tu pensé ? S’ils se méfient et qu’ils brûlent ton cheval ; Toi et tes espions, vous brûlerez avec lui. 
-          Hoho ! je n’avais pas pensé à ça.
-          On ne peut pas penser à tout.

Heureusement pour les grecs et surtout pour Ulysse et ses camarades (Dommage pour les Troyens), tout se passa comme prévu ; les Troyens voyant les Grecs remonter sur leurs navires
et partir au loin s’écrièrent « On a gagné, on a gagné ! ». En apercevant le gros cheval de bois sur la plage ils s’écrièrent « c’est quoi ce truc ? ». Enfin, après de nombreuses hésitations
(pas assez visiblement, mais bon) ils firent rentrer ce grand cheval dans leur cité ; On raconte même que comme cette bête en bois était très haute, ils durent casser la porte ! Puis ils firent la fête.
Un peu trop même, puisqu’Ulysse et ses compagnons, par une trappe dérobée sous la tête du cheval descendirent en rappel avec des cordages, assommèrent les gardes, suivant le plan
et ouvrirent tout grand les portes de la cité de Troie aux troupes grecques qui avaient juste fait un petit tour en mer et qui étaient revenues. La ville fut pillée, Hélène libérée (même si certains disent qu’elle
se plaisait bien avec Pâris). C’est comme cela que s’acheva la guerre de Troie.

Ulysse, impatient repartit donc pour Ithaque, sa ville natale, où l’attendaient sa femme la reine Pénélope et son fils Télémaque (que d’ailleurs il n‘avait jamais vu puisqu’il était parti avant sa naissance,
dix ans auparavant, comme nous l’avons déjà dit !).

Seulement voilà, sur le retour, il s’arrêta avec ses compagnons sur une île : l’île des Cyclopes. Et là, qui ils rencontrèrent ? Polyphème : « neuneuil » ! Le géant à un seul œil, fils de Neptune / Poséidon
qui gardait ses moutons ; Et que fit ce méchant Cyclope pour accueillir Ulysse et ses amis ?

1-    Il dévora deux ou trois de ses soldats en leur éclatant la tête sur un rocher (Ploc ! Slurp !)

2-    Il  enferma les autres dans la grotte gigantesque où il passait ordinairement la nuit avec ses ovidés (ses moutons) « Comme cela, quand j’aurai faim, j’en dévorerai un ou deux, façon tapas, hihi ! »

Bien sûr, cette perspective n’était pas du goût de tout le monde, et encore moins d’Ulysse, qui, courageux et intelligent, rusa très fort :

-          Dis-moi Polyphème !
-          Qu’est-ce tu veux toi ! T’es qui d’abord ?
Là Ulysse joua finement :

-          Mon nom est Personne et je suis le chef de ces malheureux soldats que tu veux dévorer. Je proteste.
-          Refusé ! C’est moi qui commande ici, bon d’là !
-          D’accord, ne t’énerve pas. Je voulais juste t’offrir un peu à boire !
-          Comment ? Un petit coup ? Ah ah, ce n’est pas de refus ! Amène ta potion garçon et je te le promets : pour te faire plaisir, c’est toi que je mangerai en dernier !
-          Vous êtes trop bon !
Et ce qui fut dit fut fait ; Ulysse offrit au Cyclope des outres et des outres de vin. Si bien que la grosse brute fut soudain ivre morte et ne put, (à part manger encore un ou deux compagnons d’Ulysse)
que se coucher sur  son lit. Enfin, sur la roche à nu qui lui servait de lit ! RON PSCHIII

Les amis d’Ulysse, furieux et criant vengeance se précipitèrent sur lui pour l’égorger.
-          Arrêtez camarades !
Ulysse les en empêcha.

-          Regardez le gigantesque rocher qui obstrue (bouche) la porte. Si nous tuons ce satané démon, nous ne pourrons jamais soulever ce bloc de pierre, et nous mourrons tous ici de faim ou de soif.
-          Que faire alors ? Tu as une idée ?
Oh ! Mais qui est-ce qui pose cette question ? Bien sûr qu’il en avait une idée le chef. Ho ! C’est Ulysse, le roi d’Ithaque, le génie de la stratégie et de la débrouille !

-          Taillons ce gros arbre en pointe que je vois là-bas pour en faire une lance, un pieu bien pointu ! Soulevons-le à plusieurs car il est très lourd. Nous pourrons ainsi, en le projetant très fort,
crever l’œil unique du Cyclope.

-          Et comme cela il ne nous verra plus !
Ce soldat-là était un gros malin.
Ce qui fut dit fut fait. Avec deux ou trois autres courageux, Ulysse creva l’œil du Cyclope, lequel devint aveugle, puisqu’il n’avait qu’un œil (...).

-          Aïe ! Houlà ! Maman bobo ! Grrr !
Bref Polyphème l’avait mauvaise. Toute la Nuit, dans le noir (logique !), il essaya d’attraper Ulysse et ses compagnons pour se venger. Il en  tua au passage au moins deux ou trois de plus, mais au petit matin, il dut se rendre à l’évidence. Il ne verrait plus jamais ! (et encore, cela n’est pas véridique car certaines légendes racontent que plus tard, il retrouva la vue, mais bon). 
Bref, dans la grotte, son troupeau de moutons, de brebis et de béliers commençait à avoir faim. Pas question pour eux de rester enfermés ; le casse-croûte, c’est sacré ! :

-          Bêê bêê Bouê Bêê Bêê Bouê
-          Meuh !
-          Comment ? Houps pardon Bêê Bêê Bouê
Quel brouhaha !
Tant est si bien que ne supportant plus ce bruit et voulant préserver la vie de son troupeau, Polyphème fut obligé de déplacer le gros rocher qui obstruait la porte pour les emmener brouter ailleurs. 
Vous me direz : « Ulysse et ses compagnons en profitèrent pour s‘enfuir ? »
Et bien non, car le Cyclope, pas bête, s’installa devant l’entrée et, bien qu’il n’y voie rien du tout,  passa ses grosses mains au-dessus des bêtes pour bien empêcher que quiconque ne s’échappe. Han !
Alors quoi ?
Heureusement, Ulysse était encore moins bête que lui, on l’aura compris. Il avait tout bonnement, durant la nuit, à l’aide de lianes qui traînaient dans la grotte, fabriqué des tresses et des harnais qu’il attacha au cou des plus gros béliers du troupeau. Ses soldats et lui n’eurent plus alors qu’à se mettre sur le dos, au sol, tenir ces colliers de fortune et se faire tracter sous les bêtes, alors que les mains du Géant passaient au-dessus !
Bien joué.
Voyant (enfin si l’on peut dire puisqu’il était aveugle) que ses prisonniers s’étaient échappés, Polyphème ameuta tout le quartier et notamment les autres cyclopes :

-          Attrapez-les ! Attrapez-les !
-          Que t’arrive-t-il Polyphème ? C’est toi qui fais tout ce bruit !
-          
Oui ! Il m’a crevé l’œil !
Pas de chance ! Mais qui t’a fait ça ?
-          C’est Personne ! 
Personne était, rappelez-vous, le nom qu’Ulysse avait donné à son hôte.

-          Alors si Personne ne t’a fait cela, qui veux-tu que nous t’aidions à pourchasser ?
Et les autres Cyclopes retournèrent à leur travail se demandant si Polyphème qui visiblement avait trop bu la veille, n’avait pas perdu la raison.
Bien eu le vilain Polyphème !
Une fois à l’écart, Ulysse ne put quand même s’empêcher de le narguer : 

-          Sache, espèce de brute sanguinaire que celui qui t’a vaincu ne se nomme pas Personne, mais Ulysse, Roi d’Ithaque, fils de Laërte et d’Anticlée, époux de Pénélope et qui revient de la ville de Troie. Adieu !
Aïe, il n’aurait jamais du dire cela Ulysse, car Neptune/ Poséidon ne lui pardonna pas d’avoir mis le doigt dans l’œil à son fiston, ni d’avoir utilisé un cheval pour détruire la ville de Troie.
Si bien qu’il prit son trident, déclencha des tempêtes, détruisit le navire d’Ulysse et tua tous ses compagnons. Notre héros dut passer encore dix ans de plus avant de rentrer chez lui à Ithaque,
embrasser sa femme, son fils et récupérer son trône. Il vécut d’innombrables aventures ; c’est du moins ce que raconte Homère dans son poème « l’Odyssée » (mot qui signifie Ulysse),
légende magnifique que je vous conseille de lire intégralement (en ouvrant grand vos yeux)

Une autre légende liée à Neptune / Poséidon est celle du :

 Minotaure

Au départ, sur l’île de Crète (une île de la Méditerranée), un certain Minos, à la mort du roi, prétendit avoir droit au trône, bien qu’il ne soit pas le fils du défunt. Il fit donc croire à tout le monde
qu’il avait reçu le royaume par ordre des Dieux. Et pour le prouver, il annonça à tout le monde que Neptune / Poséidon exaucerait tous ses vœux. 

-          Non ?
-          Si ! la preuve : hum hum .Oh Dieu des océans, envoie-moi illico un animal sacré pour preuve de ma bonne foi et je te le jure, je sacrifierai en ton honneur cette bête sur l’autel (je garderai juste les oreilles et la queue).
Cette prière dut émouvoir Neptune / Poséidon car illico comme demandé, apparut au milieu des flots un superbe Taureau blanc.

-         Wah ! Joli ! Bravo ! Encore ! Félicitations ! Il mérite bien d’être Roi ! C’est quand qu’on mange !
Minos donc : 

-          a) : a persuadé tout le monde, 
-          b) : est devenu roi, 
Bon ça c’est fait ! 
Il faut à présent procéder au sacrifice : tuer le taureau en l’honneur du Dieu des océans. Et c’est là que les choses se gâtent. Voyant que cette bête est vraiment trop belle, un animal pas comme les autres,
Minos se dit : « Tout de même, ce serait dommage de gâcher la marchandise, je vais abattre un des vieux taureaux qui se promènent sur l’île, et ni vu ni connu je t’embrouille,
personne n’y verra que du feu, pas même Neptune / Poséidon »

Et bien si ! Il s’en rend compte le Dieu marin pas commode. Et que fait-il pour punir Minos de ne pas avoir tenu parole ? C’est simple :
1-    
Il rend fou furieux ce taureau blanc qui du jour au lentement se met à foncer sur tout ce qui bouge et à détruire l’île de Crète. A tel point qu’Hercule / Héraclès est appelé en renfort pour le maîtriser,
ce qu’il fait ! (tâche numéro 7 sur les travaux qui lui étaient attribués). Message à caractère publicitaire : Pour vos tâches personnelles, si vous-mêmes voulez de l’aide appelez le secrétariat de l’Olympe 
qui vous mettra en contact avec le demi-dieu maous costaud ! Attention : 25 siècles d’attente, mais résultat assuré)
2-    
Il rend Pasiphaé, la femme de Minos, follement (c’est le mot !) amoureuse de ce taureau blanc. Elle fait tout pour s’accoupler avec lui : elle broute, fait meuh, lui fait des yeux de biche (si j’ose dire).
Elle se déguise même d'un costume de vache construit avec l’aide d’un célèbre architecte du nom de Dédale.
Le taureau n’y voit que du feu. Normal pour un bouillant amateur de corrida aux naseaux enflammés.  
De cette union naît un monstre, mi-homme, mi-taureau que l’on nomme Minotaure, ce qui signifie « taureau de Minos » Cette grosse bête a une tête de taureau et un corps d’homme,
et comme il dévore tout sur son passage, Minos ne sachant plus quoi en faire demande justement conseil à Dédale :

-          Dis-moi Dédé, tu es un fameux architecte à ce que l’on dit !
-          En effet !
-          Tu ne pourrais pas m’aider à calmer un peu les ardeurs de mon fiston ? Il gobe tout ce qui bouge.
-          A part lui arracher la langue, lui retirer toutes les dents ou lui couper... le sifflet, je ne vois pas... Ah si, peut-être...
-          Vas-y, dis !
-          Nous allons construire une grande prison...
-          Comment ? !
-          Heu, une grande maison avec plein de portes, de couloirs, des systèmes compliqués pour ne pas qu’il s’y retrouve ; Comme cela, si quelqu’un rentre dans sa prison...
-          Hein ?
-          Dans sa maison, sa maison, il pourra, peut-être, je dis bien peut-être s’en sortir vivant.
-          Pas mal. Vas-y, construis !
Et c’est comme cela que Dédale bâtit un immense labyrinthe d’où en théorie personne ne pouvait sortir, et surtout pas le Minotaure. De nos jours, le nom commun masculin dédale est un synonyme du mot labyrinthe.

Je vous raconterai la suite de cette histoire un peu plus loin, dans la rubrique « Constellations »

Poséidon, amoureux de Méduse, la terrible Gorgone

Méduse était au départ une splendide jeune fille dont s’éprit malgré elle Neptune / Poséidon. A chaque fois c’est la même chose d’ailleurs, les Dieux tous puissants s’éprennent (tombent amoureux) de demoiselles
qui ne leur ont rien demandé, mais bon passons ! Hélas pour elle, comme elle avait été séduite à l’intérieur du temple de Minerve / Athéna et que celle-ci, comme nous l’avons déjà vu, était chaste et pure :
elle ne supportait pas les relations sexuelles ; que fit-elle ?
Direct : elle transforma Méduse en monstre hideux, digne des Enfers, avec de grandes dents, et une chevelure faite de serpents sifflant et mordant (elle qui avait de si beaux cheveux !), une vilaine bestiole
que l’on nomme Gorgone. Quelle punition. Comme cela, au moins, plus personne ne voudra d’elle !
En prime, pour arranger le tout, Minerve / Athéna lui donna le pouvoir de transformer tout ce qu’elle regardait fixement en ... pierre. 
Attention, pas du style « Oh bonjour Jean-Paul, regarde-moi dans les yeux, voilà, à présent comment tu t’appelles ? » «  Pierre ! » 
Non !
En pierre, en rocher, en gros bloc de caillou tout dur. Toute personne qui osait fixer son regard se retrouvait illico transformé en statue !
Je vous raconterai la suite de ses aventures dans la rubrique « Constellations ». 

Pluton
Autrefois, les scientifiques classaient Pluton comme neuvième planète de notre système solaire. Cependant, comme cet astre n’a pas les bonnes caractéristiques requises (exigées, demandées),
il n’est plus considéré, depuis 2006 exactement, que comme une planète naine (une exoplanète). Ce qui ne l’empêche pas, puisque son déclassement est bien postérieur à l’époque antique, de posséder
un nom lié à la mythologie.

Pluton / Hadès était le frère de Jupiter / Zeus. Il faisait partie de ceux qui avaient été avalés tout crus par leur père Saturne / Cronos. Une fois recrachés, grâce à Jupiter / Zeus,
et une fois les guerres contre les Dieux primitifs achevées (Pluton / Hadès reçut d’ailleurs de la part des Cyclopes, un casque magique qui rendait invisible : la kunée), il hérita du royaume
souterrain des ... Morts (brrr !) que l’on nomme les Enfers. En fait, c’était un lieu tout triste et sombre, une sorte de gigantesque grotte divisée en deux parties : l’Erèbe sorte d’antichambre d’accueil,
puis le Tartare où se rendaient les ombres, les âmes  des humains décédés. Impossible d’en sortir, (même si, nous allons le voir plus tard, certains y sont parvenus).
D’autant que pour arriver à ce lieu sinistre, il fallait prendre une petite barque et traverser un long fleuve, le Styx puis une rivière souterraine : l’Achéron. Pas facile d’y accéder.

Il faut dire qu’en Grèce, les fleuves sont souvent bordés de hauts rochers infranchissables à pied. Bref, il fallait vraiment avoir envie d’y aller (pour faire du canionning, tiens !) ... ou être mort et ne plus avoir le choix !

Un vieux monsieur conduisait la barque des morts : Charon, c’était son nom. Un vieillard sale, pas sympathique du tout et qui en plus ne faisait pas cela gratuitement ! Il fallait lui donner une pièce
(voire trois pièces parfois !) « l’obole » comme on dit. Si bien que, pour être certains que leurs défunts arriveraient bien dans le Tartare, les familles n’hésitaient pas à mettre une pièce de monnaie
dans la bouche de leur parent décédé !
Et gare à celles et ceux qui n’avaient pas de quoi payer ! Ils devaient errer pendant cent ans sur les berges du fleuve (sympa s’ils avaient une canne à pêche, mais le temps devait quand même leur paraître un peu long !)

On appelait Charon le nocher des Enfers.

Et devinez qui gardait l’entrée de la grotte des Morts : un gros monstre, chien gigantesque et féroce avec trois têtes : Cerbère. Un peu comme un pitbull taille XXL ; il laissait rentrer les âmes,
mais interdisait à tout le monde de sortir : « Pas bouger !! » 

C’est donc Pluton / Hadès qui régnait sur ce territoire, pendant que ses deux frères se partageaient la terre (Jupiter / Zeus) et la mer (Neptune / Poséidon). Comme il s’ennuyait un petit peu,
il prit pour femme malgré elle  (Encore une ! décidément, ce devait être dur la vie de déesse !) Proserpine / Perséphone (que l’on nomme aussi Coré parfois). Celle-ci était la nièce de Pluton / Hadès,
fille de Jupiter / Zeus et de Déméter (laquelle était aussi nommée Cérès). Bien sûr, Perséphone n’était pas d’accord pour aller vivre avec  Pluton / Hadès !

-          Moi descendre vivre la dedans ! Ça ne va pas ! Vous êtes Oufs ! Ce doit être l’enfer !
-          Mais c’est l’Enfer !
-          Justement ! Je m’amuse bien, moi sur la terre. Pas question.
-          Mais ma pépette, ma déesse en sucre. On fera comme dans l’amour est dans le pré (Perséphone était la déesse de l’agriculture)
-          Non et non ! En plus, j’en suis certaine, dans la grotte le réseau téléphonique ne passe pas et je ne pourrais pas donner de nouvelles à ma maman. Et pis d’abord, Pluton : « t’es moche ! »
-          Ah tu ne veux pas m’épouser et venir vivre avec moi aux Enfers !?
On l’avait compris Bon, pas le choix. Pluton / Hadès se cacha, suivit la jeune et jolie Proserpine, et c’est juste au moment où elle cueillait des fleurs que hop, il la jeta sur son épaule comme
un paquet de linge sale et l’enleva (la kidnappa). Direction le Tartare ! 
Evidemment, Déméter / Cérès le prit très mal et voulut retrouver sa fille :

-          Jupiter, viens voir ici ! 
-          Oui ma bichette (Heureusement, Héra / Junon, sa femme légitime n’était pas dans les parages). C’est pourquoi ? 
-          Tu vas immédiatement dire à ton frère, le zombie du dessous qu’il libère ma fille, et vite !
-          Mais enfin, ma jolie, te rends-tu compte de la chance qu’elle a de vivre avec un Dieu aussi important ? Bon, pas aussi important que moi, d’accord, mais tout de même !
-          Comment ! Tu refuses de m’aider à la faire revenir sur Terre ? Tu préfères voir TA fille cloîtrée (enfermée) dans un tombeau jusqu’à la fin de ses jours ?
-          Ben, je n’ai pas trop le choix, les Dieux font ce qu’ils veulent !
-          Ah c’est comme ça ! Et bien soit, moi, Déméter / Cérès déesse de la Terre et de l'Agriculture, je vais aller vivre avec ma fille aux Enfers !  Adieu, mhmm. 
Et c’est ce qu’elle voulut faire. Et alors, me direz-vous ; quelle importance ? Comment quelle importance ? Réfléchissez un peu : la déesse de la Terre et de l’Agriculture qui disparaît sous la Terre.
Sans elle : pas de végétation, pas de semence, pas de récolte, pas de printemps, pas d’été... bref : la famine, la misère.

-          Houlà ! Il faut faire quelque chose. Ah, j’ai trouvé ! Mercure / Hermès !!
-          Oui Papounet, tu as besoin de moi, le champion des messagers ?
-          Exact, fiston ! Tu vas immédiatement te rendre dans le Tartare...
-          Aux Enfers !! Brrr
-          Oui, le Tartare et sans t’attarder !
-          Et là, j’y fais quoi ? Il fait un froid là-dedans ! A mourir !
-          Tu ramènes illico Perséphone / Proserpine. C’est une question de vie ou de mort justement.
-          J’y cours !
Ce qu’il fit. On raconte que pour avoir l’autorisation de faire sortir Perséphone / Proserpine des Enfers, chose qui a priori était impossible, comme nous l’avons vu, il dut lui faire manger une graine de grenade
(Un fruit rond à la peau épaisse, et dont le cœur est rempli de petits grains rouges ressemblant à des grains de maïs.). C’était, dit-on la nourriture des morts.

Elle put sortir donc, seulement voilà ! Comme elle avait mangé le fruit des morts, elle dut retourner de temps en temps avec son mari sous la Terre. C’est depuis ce jour qu’existent les saisons :
-          Lorsque Perséphone / Proserpine est avec sa maman sur la Terre, la végétation prospère : c’est le printemps et l’été.
-          Lorsqu’elle est avec son père aux Enfers, c’est l’automne et l’hiver : rien ne pousse.
C’est d’ailleurs en l’honneur de sa maman Déméter / Cérès qu’est apparu le nom commun céréales (dérivé de Cérès)  
Evoquons maintenant les peu nombreux héros qui parvinrent à sortir des Enfers.


Hercule / Héraclès

Hercule / Héraclès dut, pour son douzième et dernier travail, se rendre aux Enfers pour capturer Cerbère ; le féroce chien à trois têtes qui en gardait l’entrée. Après un difficile voyage pour parvenir
au royaume des morts (on n’entre pas comme ça !) le demi-dieu parvint, sans le tuer, ni même le blesser, à maîtriser cet animal terrible. Il se contenta juste de le serrer bien fort à la gorge du milieu, la principale,
si bien que la grosse bête, comme tous les toutous du monde manqua d’air et s’évanouit.  Il le conduisit ensuite à
Eurysthée,  un homme  lâche et méchant (celui-là même qui,
sur ordre de l’oracle de Delphes,  obligeait Hercule /Héraclès à faire ces douze célèbres travaux). Voyant la férocité de l’animal qu’il avait demandé à Hercule /Héraclès d’aller chercher, il prit peur,
et pria le héros de le remettre où il l’avait trouvé : devant la porte des Enfers. Retour à l’envoyeur ! Hercule /Héraclès ne fut cependant pas mécontent de rendre sa liberté à cette pauvre bête
(C’était en effet le dernier des douze travaux qu’il avait à accomplir. A présent, il était redevenu libre).

Orphée

Un autre héros entra et ressortit vivant des Enfers : Orphée.

Il était fils du roi de Thrace Œagre et de la muse de la poésie Calliope. Les muses étaient neuf sœurs, toutes filles de Zeus (Allez, encore et encore !) et de la déesse de la Mémoire : Mnémosyne.
Orphée avait deux passions : sa femme Eurydice et la musique (pas du Rock, n’exagérons rien). Il jouait plutôt de la lyre, instrument d’ailleurs que lui avait offert Apollon. Il en jouait si bien que dit-on,
il charmait les bêtes sauvages et faisait vibrer les objets inanimés (pas les téléphones portables, ce serait trop facile ! Surtout qu’à l’époque ils n’existaient pas). Bref, c’était un D-j remarquable et tout le monde l’admirait.
Il fit partie de l’expédition des Argonautes, durant la guerre de Troie, et put, lui-aussi, comme Ulysse, passer devant les sirènes sans se faire dévorer, car il leur joua de son instrument favori :
la lyre à 12 cordes. Joli récital.

Pourquoi me direz-vous fut-il obligé de se rendre aux Enfers... et en revenir ! A cause de sa femme, bien sûr, Eurydice, qui, la pauvre, juste le jour de leur mariage fut mordue au mollet par un serpent venimeux.
Aussitôt : Douleurs (Aïe, Ouille !) la Mort (Arrgghh), Charon, le passeur et la barque sur le Styx (Flop Flop), l’obole dans la bouche (cling cling !),  Cerbère (wouah wouah ! Grrrr) :
Les Enfers (heu, là je ne sais plus quoi écrire !). Eurydice mourut laissant Orphée triste comme les pierres.

Que fit notre musicien (à part pleureur, bien sûr !) ? Il prit sa lyre sous le bras et se dirigea sans hésiter vers les Enfers où avait été conduite sa bienaimée. Il voulait la faire sortir et la ramener à la vie. Rien que ça !

Arrivé devant le fleuve, il charma Charon qui voulut bien le faire traverser (malgré la punition que ne manquerait pas de lui infliger Pluton / Hadès lequel ne voulait voir aucun vivant chez lui !). Orphée joua ensuite
un air connu à Cerbère (Certaines paroles de cette chanson, attendez que je m’en souvienne disaient « Qu’aurait du chien sans l’faire exprès. C’est extra ! » ou un truc comme ça.
Cerbère se mit sur le ventre de plaisir et remua la queue. Une fois à l’intérieur, face au maître des lieux, Pluton/Hadès, ce fut autre chose :

-          Qui es-tu, toi qui oses venir vivant dans les entrailles de la terre ? Ne sais-tu pas que tu risques : la Solitude éternelle. Hahaha, Harff cafou cafou. Heureux de son bon mot, le Dieu des morts étouffait.

-          Justement oh Seigneur des Ténèbres c’est cette solitude-là que j’affronte chaque jour sans ma bienaimée Eurydice.
-          Eurydice ? c’est qui celle-là ?
Et Orphée lui expliqua comment sa future épouse, pour échapper au vilain Aristée qui lui faisait des avances, avait été mordue par un vilain serpent, ce qui lui causa une vilaine blessure.

-          Oh le vilain rétorqua Pluton / Hadès qui suivait bien la conversation. Et que veux-tu que j’y fasse, hum ? Dis-moi courageux mais néanmoins inconscient Mortel ?
-          C’est simple, oh Dieu Tout puissant (Là il essayait de l’amadouer un peu). Laisse mon Eurydice ressortir des Enfers ... vivante !
-          Impossible, Interdit, scandaleux ! Et puis quoi plus... Bon je vais voir ce que je peux faire !
En fait, Orphée venait de saisir sa lyre, et il jouait à présent un air si mélodieux et charmeur, que même le Dieu le plus terrible de l’Olympe et de ses environs resta sous le charme. Perséphone / Proserpine,
l’épouse même de Pluton / Hadès, bien heureuse d’avoir enfin un peu d’occupations et de distractions dans cette sombre demeure, intercéda pour le jeune homme :

-          Laisse-la donc partir, Mon Plutounet ! Une morte de plus ou de moins, cela ne changera rien.
-          Tu as raison ma Phophone ! Et bien soit. Je t’envoie illico ta chérie, mais retiens bien ceci, jeune insolent. « je t’interdis de te retourner pour la regarder avant qu’elle ne soit sortie des Enfers. Et pas un mot non plus. Tu as compris ?
-          Pas même un petit coup d’œil pour être sûr ?
-          Naaaaannnnnnnnn !
-          Bon bon, je disais ça comme ça. Houlà. Pas commode le Dieu du Tartare.
-          Car si jamais tu te retournes, ta Proserpine s’envolera en fumée et disparaîtra pour toujours dans les entrailles des Enfers. A pu !
Orphée remit donc sa lyre sur son épaule et se dirigea vers la sortie (en suivant les flèches, ça je ne sais pas !). Mais tout le long du trajet, il s’interrogeait : « Et si Pluton / Hadès s’était moqué de moi ?
Et s’il n’avait pas tenu parole ? Et si... A force de si et de se poser des questions, le jeune homme commençait à stresser. Vingt fois il eut envie de se retourner pour voir si vraiment, comme promis,
sa bienaimée le suivait. Vingt fois il se retint. Ce n’est que lorsqu’il fut hors de la grotte qu’il osa enfin se retourner et là. Grosse bêtise ! Pourquoi ? Et bien parce que si Pluton / Hadès avait, malgré les apparences
bien tenu sa promesse : Orphée aperçut Proserpine tout près, derrière lui, à quelques pas seulement ; et bien Proserpine était encore DANS la grotte.
Elle n’avait pas eu le temps d’atteindre l’issue. Aussitôt, la sanction de Pluton / Hadès tomba, inflexible et définitive : Proserpine s’envola en fumée et disparut pour toujours dans les entrailles des Enfers.
A pu non plus !

Ainsi toute l’expédition qu’avait menée Orphée pour se rendre aux Enfers n’avait servi à rien. Il se mit à pleurer et à chanter de nouveau une chanson qui faisait « Reviens-moi je t’en supplie, o yé yé yé ! »
ou un truc comme cela... Il avait perdu pour toujours, l’amour de sa vie et il se montra inconsolable. Tant et si bien que des fans un peu hystériques, jalouses 
(les Bacchantes, nommées aussi Ménades, des illuminées possédées par le démon) le découpèrent en plusieurs morceaux, mais oui, qu’elles jetèrent dans un fleuve !
On raconte que même tranchée, sa tête dans la rivière disait « Eurydice, Eurydice ! » Il devait vraiment être costaud, amoureux ... et bon chanteur ! Heureusement pour le repos de son âme,
les Muses recueillirent ses membres et les enterrèrent au pied de l’Olympe. Triste fin pour une star de la chanson !

5-  Les constellations

Avant de parler de constellations, il faut savoir ce qu’est une étoile.

Beaucoup de gens confondent une étoile et une planète.

Une étoile est une grosse boule de feu qui produit sa propre énergie et qui meurt quand elle n’a plus cette énergie. Notre soleil par exemple qui est une étoile, brûle de l’intérieur et s’éteindra, dit-on dans 5 milliards d’années.

On peut donc dire qu’une étoile est une boule gazeuse de grande taille (plusieurs centaines de milliers de kilomètres) dont le cœur atteint des millions de degrés.

On compte des milliards d’étoiles dans notre système solaire.

Les planètes elles, sont faites de roches diverses ou de gaz et ne produisent aucune énergie. Si on les voit, c’est uniquement parce que le Soleil les éclaire.

Il y a deux sortes de planètes :

1-    Celles qui sont toutes dures, comme la Terre ; On dit d’ailleurs qu’elles sont telluriques

2-    Celles qui sont constituées de gaz et que l’on nomme planètes gazeuses (même si les scientifiques pensent qu’elles possèdent aussi  un noyau dur).

Au cours des siècles, les humains ont souvent regardé le ciel et, la Nuit, ont vu toutes ces étoiles. Ils se sont vite rendu compte qu’elles étaient toujours à la même place. Ils ont ainsi, depuis la Terre,
tracé des lignes imaginaires pour regrouper ces étoiles.

On appelle ces lignes les Constellations. Ces regroupements sont vraiment imaginaires, car les étoiles sont toutes espacées de milliards de kilomètres les unes des autres.
Mais, vues du sol, ces petites lumières semblent proches. Les Anciens ont alors inventé des personnages, des animaux, des monstres qu’ils ont dessinés et auxquels ils ont attribué des aventures
en rapport avec la Mythologie. Ce n’était pas difficile, puisque toutes les Nuits, ces constellations apparaissaient de nouveau au même endroit. Elles servaient autrefois, de repères pour les marins partis en mer.

Actuellement, l’Union Astronomique Internationale (UAI) divise le ciel en 88 constellations avec des frontières précises.

Les constellations divisent le ciel en deux parties (deux hémisphères) :
Au nord on nomme le ciel : boréal
Au sud on le nomme ciel : austral.

La plus connue des constellations est la Grande Ourse, dont voici l’histoire inventée par les Grecs et bien sûr, reprise par les Romains.

La Grande Ourse : la constellation la plus connue

Jupiter / Zeus était très attiré par les jeunes filles. On peut même dire que c’était un sacré dragueur (un séducteur). Pour arriver à ses fins, il trouvait toujours des moyens particuliers pour approcher ses conquêtes ;
Un coup il se transformait en pluie d’or, une autre fois en Taureau etc.

Callisto était une jeune nymphe (une divinité féminine de la nature) d’une grande beauté (son nom en grec signifie d’ailleurs « la plus belle »). Elle était copine avec Diane/ Artémis, la fille de Jupiter / Zeus
avec laquelle elle partait souvent à la chasse. Elles couraient partout, s’amusaient comme des folles et s’entendaient très bien. Elles avaient même fait le vœu de chasteté, c’est à dire
qu’elles avaient fait le serment de ne jamais avoir d’enfants, ni même d’avoir des relations sexuelles avec un homme.  Promis, juré !

Seulement voilà. Jupiter / Zeus ayant aperçu cette jolie demoiselle étendue sous un arbre, il s’approcha et, pour ne pas l’effrayer, il prit les traits (puisqu’il avait le pouvoir de se métamorphoser à son gré)
de sa propre fille Diane / Artémis elle-même. Bien sûr, Callisto ne se méfia pas de ce qu’elle croyait être sa grande copine de chasse, et quelques mois plus tard, se retrouva enceinte : elle attendait un enfant
(ne me demandez pas comme cela peut se faire, je n’en ai aucune idée !).

Diane / Artémis ne fut pas contente et décida de la punir :

-          Comment ! Tu n’es plus vierge ? Tu m’as trahie !

-          Je t’assure, Artémis, je ne sais pas ce qui s’est passé !

-          Mensonge. Et en plus, tu attends un enfant !

Oulala, il y a de l’eau dans le gaz entre les copines. Mais ce n’est pas tout ! Junon / Héra ayant appris que son mari Jupiter / Zeus avait fauté avec cette jeune fille, elle se vengea en la transformant en ... ourse.
Mais oui ! Une grosse ourse avec des poils partout, qui grogne et qui a de grandes dents ! Il faut dire que Junon / Héra était très jalouse et qu’elle avait presqu’autant de pouvoirs que son époux !

Cette grosse bête vivait dès lors dans la montagne, comme le font tous les ours et, après avoir accouché d’un petit ourson qu’elle nomma Arcas, elle alla chercher à manger. Hélas pour elle, sur son chemin elle croisa,
devinez qui : Diane / Artémis, grande spécialiste des arcs et des flèches, que l’on nomme « chasseresse », qui, sans hésiter, décocha une grande flèche sur cette grosse proie
qu’elle n’avait pas reconnue et Vlac ! Callisto mourut, transpercée par son amie... Enfin, son ex-amie. Quelle tristesse. Pour conclure, Jupiter / Zeus pour se faire un peu pardonner, recueillit Arcas,
qui une fois mort, fut placé dans le ciel comme Constellation : la constellation de la Petite Ourse.

Bien sûr, vous l’aurez compris, Jupiter / Zeus plaça dans le ciel cette pauvre Callisto. Et depuis, c’est elle que tout le monde nomme la Grande Ourse, Constellation que des milliers de marins observent
avec attention la Nuit car elle leur indique précisément le Nord.

Cassiopée / Andromède, Persée et Méduse

Il était une fois, une reine orgueilleuse qui proclamait partout autour d’elle que sa fille Andromède était la plus belle. Cette reine d’Ethiopie, Cassiopée, se prenait sans doute pour « madame de Fontenay » et proposait
sa fille à tous les concours de Top modèle. Elle disputait même le prix de beauté aux déesses de l’Olympe. Vous vous doutez bien que cette ambition ne plaisait pas à tout le monde !

Lors d’un concours destiné aux néréides, (des nymphes marines) elle présenta sa fille au casting sans hésiter. Erreur car Neptune / Poséidon  le prit très mal et pour se venger d’elle, envoya sur les côtes éthiopiennes
un gigantesque monstre marin.

Ce monstre dévorait les jeunes filles et il fallait, pour le calmer, lui fournir un repas par jour. Si bien que pour ne pas être responsable e la destruction de son royaume, Cassiopée dut offrir au monstre
sa propre fille Andromède.

Ce terrible animal glouton était en fait, selon la légende une grosse baleine, mais bon, on n’est pas sensé, s’il vous plaît, raconter en plein milieu de l’histoire, la fin  des contes pour enfants.
Donc c’était un gros animal très méchant !

Pendant ce temps, à Argos, dans le Sud de la Grèce, le roi Acrisios, interrogea un l’oracle :

-          Hum hum ! Alors quel est mon horoscope pour les mois à venir ?

-          Rien de grave : ta fille Danaé aura un enfant qui te tuera et prendra ta place sur le trône.

-          C’est tout !

-          Oui... Ah non. Tu auras une crise de foie dans 6 jours !

-          Comment !! Une crise de foie ! C’est intolérable !

Et aussitôt pour éviter de se faire de la bile, Acrisios envoya chercher Danaé sa fille par des gardes et zapp ! Il l’enferma à double tour dans une salle sombre et triste que l’on nomme une prison.
Enfin c’est ce à quoi ressemblait la chambre où il voulait la garder prisonnière jusqu’à la fin de ses jours. C’est du moins ce que croyait Acrisios. C’était sans compter sur ... Jupiter / Zeus, qui du haut de l’Olympe,
lui qui était au courant de tout, se demanda pourquoi une jeune fille avait ainsi été séquestrée. Trop laide ? Trop belle, Ah ah ! La curiosité tarauda le Dieu des Dieux qui décida bien vite de descendre sur terre
pour en avoir le cœur net !

Et en fait, Danaé était une jeune femme magnifique, aux longs cheveux fins et à la peau bien blanche. De quoi rendre le maître des Dieux absolument fou de passion.

Mais comment entrer dans la cellule ? Par la porte ?  Impossible ! La fenêtre ? Pas davantage. En prime, Danaé se mettrait à crier. On me verrait et Junon / Héra serait immédiatement avertie. Non, pas ça,
Surtout pas ça !! Comment faire ?

Idée ! Lumineuse si l’on peut dire. Jupiter / Zeus se transforma en pluie d’or qui délicatement, passa par la fenêtre de la prison, entre les barreaux. Ces poussières d’étoile se déposèrent sans bruit sur Danaé
que le frôlement des pépites divines ne réveilla même pas. Elles repartirent comme elles étaient venues, et quand Héra / Junon entendit son mari retourner sur l’Olympe, se glisser dans la couche nuptiale,
elle lui demanda peu aimable :

-          D’où tu viens à cette heure ?

-          Lui répondit, avec un large sourire heureux et satisfait : je suis allé faire pluie pluie !

Bien évidemment, neuf mois plus tard, Danaé accoucha d’un bel enfant, ce qui mit Acrisios son père en fureur ! Lui qui avait interdit à sa fille de rencontrer un homme, il se trouvait bel et bien trahi.
Il ne pouvait se douter que la grossesse de sa fille était due à une intervention (si j’ose dire) divine.

Sans plus attendre, et fou de rage, il plaça Danaé sa fille et son « rejeton » dans une sorte de cercueil flottant, un grand coffre en bois qu’il confia à la mer, et hop ! Vogue la galère (un peu comme Moïse).
Par chance pour les deux malheureux, le coffre ne chavira pas, mais accosta sur l’île de Sérifos, où la mère et l’enfant furent secourus par un pêcheur courageux, Dictys (ce qui en grec signifie « filet »)  l
lui-même frère du roi de l’île, Polydectès. Comme Danaé était très belle, comme nous l’avons déjà dit, Polydectès tomba amoureux d’elle, ce qui ne fut pas du goût de l’enfant devenu grand...

Mais au fait, connaissez-vous le nom de cet enfant, fils de Jupiter / Zeus, né d’une pluie d’or et parti à la dérive à cause de la colère de son grand-père Acrisios ? C’est Persée bien sûr !

Voyant que cet enfant devenu adolescent ne voulait pas que sa mère et lui convolent, ce roi chercha une idée pour écarter Persée au loin. Il trouva une super idée : envoyer le jeune homme à la chasse à la Méduse,
ou plus précisément, il pria Persée de  ramener la tête de la Gorgone Méduse.

«  Comme cela, -se dit-il- la grosse bête va le pétrifier, il ne reviendra pas et moi je pourrai épouser sa mère ». C’était machiavélique. Un peu comme avait fait Pélias avec Jason, envoyé à la chasse de la Toison d’or.

Hélas pour le méchant roi, mêmes causes, mêmes effets. Car ce qu’il ne savait pas ce prétendant malhonnête, c’est que Persée était fils de Jupiter / Zeus (même si conçu par une pluie d’or) et que par conséquent,
le Dieu des Dieux n’allait pas l’abandonner ainsi.

En prime, deuxième erreur : la déesse Minerve / Athéna, qui elle-même avait transformé Méduse en monstre, n’allait pas laisser sans réagir un demi-dieu affronter ainsi une grosse bête visqueuse au regard de tueuse.

C’est donc fort du soutien de Minerve / Athéna qui lui offrit un joli bouclier de bronze tout neuf, brillant et lisse que Persée partir affronter sa mission. En chemin, il rencontra Mars / Arès qui lui fit don
d’un casque magique qui rendait invisible :

-          Surtout regarde bien ou tu le poses lui dit-il ; sinon tu ne le retrouverais pas !

Mercure / Hermès qui, connaissant sa lignée (ses origines) lui dit à son tour :

-          - Attends, fréro je vais t’aider moi-aussi. Prends donc ces sandales ailées, tu iras ainsi plus vite couper le sifflet à Méduse. Et pour cela, tiens, voici une épée hyper solide !

-          Merci, mais sais-tu où je peux la trouver ? 

-          Elle doit sûrement être avec ses deux sœurs, mais demande plutôt à ces trois vieilles sorcières que tu trouveras là-bas, les Grées. Méfie-toi, ce sont de méchantes grands-mères sans dents et en prime,
elles n’ont qu’un seul œil.

-          Comme les Cyclopes ?

-          Heu oui, en pire ; Elles c’est un œil pour trois, et en prime, elles n’ont qu’une dent !

-          Waoh ! la classe ! Merci !

Persée, une fois les informations récoltées chez ces trois vilaines partit à la poursuite de Méduse. En fait, pour commencer, elles refusèrent de lui dire où se trouvait la bête, mais le jeune héros
protégé des dieux réussit au cours de la discussion à subtiliser (voler) l’œil unique qu’elles se prêtaient mutuellement (pour voir ce qui se passait). Les ayant menacées de le jeter dans la soupe si elles ne l’aidaient pas,
elles durent céder et lui indiquèrent, bon gré mal gré, où se trouvait la tanière de Méduse. Elles ne manquèrent pas cependant de maugréer ces Grées (sans les dents) :

-          Méssant

-          C’est pas zentil de nous oblizer à cercer méduze

-          Ze voudrais qu’elle te sanze en rocer !

-          Merci mesdames

Traduction

-          Méchant

-          C’est pas gentil de nous obliger à chercher Méduse

-          Je voudrais qu’elle te change en rocher !

-          Merci mesdames (Là, tout le monde avait compris !)

Et Persée se dirigea vers la cachette de Méduse ; Il ne mit pas longtemps à s’apercevoir qu’il en approchait, car tout autour de lui, des centaines de statues de pierre aux postures diverses formaient

à ciel ouvert un musée totalement anarchique. Ici des hommes, les bras levés, semblaient se protéger les yeux ; d’autres, allongés au sol, ouvraient grand la bouche. Leur regard vide 

exprimant un large sentiment de frayeur. Certains enfin, sculptés dans une attitude de coureur à pied, donnaient juste l’impression de regarder derrière eux. De ci, de là, des animaux sauvages à la fourrure de marbre 

complétaient le tableau. Et Persée comprit soudain : cet assemblage incertain n’était pas un musée, mais bel et bien toutes les victimes pétrifiées par le regard que Méduse avait posé sur eux. 

Persée redoubla de vigilance, saisit d’une main ferme l’épée de Mercure / Hermès, se blottit bien sagement derrière le bouclier de Minerve / Athéna et lentement approcha de l’entrée ; Il aperçut au loin 

le corps endormi des deux sœurs de Méduse, Sthéno et Euryale. Où est-elle ? Par ici, non ! Là, non plus ! Il allait se rendre dans une autre salle toute sombre, elle aussi tapissée de statues improbables 

lorsque soudain, derrière lui, un sifflement inquiétant se fit entendre,SSSSSssss. Vous savez, comme le bruit que fait un serpent à sonnette lorsqu’il agite sa queue. Plus rapide que l’éclair, Persée se rejeta en arrière. 

Belle idée car une flèche certainement empoisonnée se ficha à l’endroit même où sa tête, bien que camouflée, se trouvait l’instant auparavant. A présent, l’épée en main le jeune homme faisait face au monstre,
dissimulé malgré tout derrière le bouclier protecteur. Bien décidé à ne pas fixer dans les yeux ce fabricant de statue, il avançait malgré tout  courageusement vers son ennemie mortelle. Soudain,

un autre bruissement strident se fit entendre, mais cette fois, les derniers sons émis se muèrent en une sorte de grésillement plus gras SSSSSSScrrr ; un peu comme le bruit que fait un soulier marchant sur le sable. 

Etonné, Persée attendit, le cœur battant, mais voyant que plus rien ne se passait, qu’aucune flèche meurtrière ne lui était décochée, il osa un œil par-dessus le bouclier divin et ce qu’il vit le stupéfia, enfin façon de parler ! 

Devant lui, Méduse, femme farouche aux cheveux de serpents, n’était plus en fait qu’une espèce de statuette pâle et inoffensive ! Cette abrutie, en fixant avec insistance en direction de Persée, 

s’était tout simplement pétrifiée elle-même. Son regard puissant ayant, comme un boomerang, été renvoyé par la surface polie du bouclier de bronze. Ce regard mortel lui était revenu comme dans un miroir.

Avec mille précautions pour ne pas rencontrer malgré tout le regard encore actif et dangereux de ce monstre, Persée s’approcha de la statue, saisit la tête d’une main, et la trancha de l’autre avec son épée elle-aussi céleste. 

Puis il plongea cette figure maléfique dans le sac de toile de jute qu’il avait, confiant, prévu à cet effet. Il pourrait ainsi porter à Polydectès, la preuve de sa victoire. 

C’est depuis ce jour que le mot médusé désigne une personne qui reste ainsi, sans bouger ni pouvoir parler. On dit « rester médusé » synonyme de « bouche bée ».

Méduse, la Gorgone ne ferait plus le mal et ne pétrifierait jamais plus personne (Quoi que...)

A peine Persée avait-il fini de trancher le cou du monstre, que deux gouttes de sang, pas encore statufiées tombèrent au sol. Et que croyez-vous qu’il arriva ?

Et bien de ces deux gouttelettes ensorcelées jaillirent deux monstres, tous deux dit-on, enfants de Neptune / Poséidon :

1-    Tout d’abord un gigantesque guerrier muni d’une épée d’or, que la mythologie nomma Chrysaor

2-    Et surtout, un splendide cheval ailé du nom de Pégase.

Eveillées par le bruit de ce combat, Sthéno et Euryale s’approchaient à présent. Vif comme l’éclair, Persée posa sur sa tête le casque magique de Mars / Arès, ce qui eut pour effet de le rendre instantanément invisible,

et il enfourcha Pégase, lequel en hennissant s’envola dans les airs. Cela allait tout de même plus vite pour se déplacer, que les sandales ailées de Mercure / Hermès !  (Certains disent cependant qu’il n’osa pas grimper 

sur le dos de l’animal et poursuivit avec ses sandales. Peu importe. Il s’envola !)

Les deux sœurs de Méduse n’eurent pas le temps de comprendre. Une chance pour notre héros car ces deux Gorgones, à l’opposé de leur sœur Méduse étaient immortelles !

 

  Une fois son exploit accompli, Persée dans les airs, se grisait du paysage qu’il voyait tout en bas, lorsque soudain, à l’aplomb même de la côte, là où les rochers frisaient la mer, il vit, une très belle jeune fille
attachée et qui hurlait :

-          Au secours ! Aidez-moi !

Persée intrigué plongea sans hésiter, à l’instant même où un monstre marin, gigantesque jaillissait des eaux pour dévorer et engloutir la belle jeune-fille.

N’écoutant que son courage, Persée saisit son épée et tenta, à plusieurs reprises de repousser ... la baleine ! En vain.

Car vous l’aurez compris, les côtes qu’il apercevait étaient bien celles d’Ethiopie, la jeune fille sacrifiée, Andromède, et cet animal marin, le vilain monstre, cadeau de Neptune / Poséidon à Cassiopée !

Le combat était inégal. Persée malgré ses armes sacrées se sentait en difficultés lorsque soudain, il eut une idée de génie.

Il cessa soudain le combat et dit au monstre :

-          Pardon, c’est vous le monstre ?

-          Ouaih ! Quoi qu’y a ?

-          J’ai un pli recommandé pour vous.

-          Ah bon, du courrier ?

Gros le monstre, mais pas très malin !

Persée sortit alors, surtout sans la regarder, la tête de Méduse dont quelques gouttes de sang tâchaient encore le sac de toile, et la présenta sans hésiter à la bête qui, ne se méfiant pas, fixa franchement,

droit dans les yeux, le colis que ce facteur improbable lui présentait. L’effet fut instantané. La baleine, pétrifiée, plongea tel un iceberg de roche au fin fond des océans. (Certains disent qu’il transperça l’animal 

avec l’épée de Mercure / Hermès). 

Toujours est-il que le danger avait disparu, qu’Andromède était sauvée, et que Persée n’eut plus... qu’à l’épouser.

Pour conclure, on raconte que Persée, pour la remercier, offrit la tête de Méduse à Minerve / Athéna, joli cadeau qu’elle plaça sur son bouclier de bronze. On peut le voir encore de nos jours 

sur toutes les statues représentant la déesse. Avant de le lui offrir, Persée utilisa encore le regard du monstre à Sérifos pour pétrifier le méchant Polydectès. C’est le sympathique Dictys, 

son frère qui devint roi.

 Quant à Acrisios, le grand-père de Persée, il mourut bien en effet de la main de son petit-fils. L’oracle avait eu raison. Comment ? Par un coup de bol. Je m’explique ; Ayant appris le retour 

d’Andromède et de Persée, le vieillard s’enfuit d’Argos. Hélas pour lui, à quelques temps de là, au cours de jeux funèbres donnés en l’honneur d’un roi décédé (cela se faisait beaucoup à l’époque), 

Persée qui participait à une compétition : celle du lancer du disque, rata un tout petit peu sa cible, et son jet vint frapper la tête d’Acrisios, qui mourut sur le coup ! Un vrai coup de bol donc, ou du moins de disque !

L'ÉTOILE LA PLUS PROCHE 

Proxima du Centaure

Dans la mythologie grecque, les Centaures sont des monstres particuliers : créature mi-homme jusqu’à la taille, après quoi, leurs jambes et leur corps ressemblent à ceux d’un cheval. 

On dit qu’ils étaient féroces et pas très malins. Une seule exception, le centaure Chiron, qui, très intelligent, contrairement à ses semblables, devint tuteur, précepteur, c'est-à-dire professeur particulier 

de Jason, Achille, Asclépios (Nommé aussi Esculape, c’est lui qui inventa dit-on la médecine), Hercule et bien d’autres encore. Hercule le blessa mortellement un jour, sans le faire exprès. 

Au cours d’un combat contre les autres méchants Centaures, Hercule décocha une flèche empoisonnée sur le flanc de Chiron son professeur (tout de même, cela ne se fait pas !) 

qui ressentit alors de terribles douleurs. Hélas pour lui, étant immortel car fils de Cronos / Saturne, ile ne pouvait mourir et dut supporter ces souffrances toute une l’éternité.

Par chance pour lui, si l’on peut dire, au même moment, Prométhée, un demi-dieu mortel, (petit-fils d’Ouranos / Uranus) déclencha la colère de Jupiter / Zeus. Comment ? Tout bonnement en offrant le feu aux hommes.

-          Traître que tu es – lui dit Jupiter / Zeus – Comment oses-tu montrer aux hommes comment faire du feu ?

-          Heu... c’est pour ne pas qu’ils aient froid !

-          Et bien pour te punir, je vais t’attacher avec des chaînes à un rocher et tous les jours, tu entends, tous les jours, un aigle majestueux viendra te dévorer le foie.

-          Tous les jours ? On ne pourrait pas dire un jour sur deux ?

-          Tais-toi misérable ! Encore un mot et je détruis la race humaine toute entière.

Et c’est ainsi que jusqu’à la fin de ses jours, Prométhée vit un oiseau lui dévorer le foie, lequel, rappelons-le, est un organe qui repousse (on dit qu’il se régénère tout seul). Mais bon. Il devait souffrir 

ce pauvre Prométhée sur son rocher, à attendre  la venue journalière de son aigle : « Qu’est-ce qu’on mange ? » «  Du foie » « Aah ! ». Si bien que malgré tout, Jupiter / Zeus, eut un peu pitié de lui 

et accepta de laisser mourir Chiron à la place de Prométhée.

En échange, Prométhée dut porter durant toute sa vie un anneau de fer provenant de ses chaînes, accrochées à un gros bloc de pierre du Caucase.

Par ailleurs, le Centaure est sur la Voie lactée, entre deux autres constellations très riches : le Scorpion à l'ouest, et le navire Argo à l'est.

 

Le navire Argo /

JASON LES ARGONAUTES et la TOISON D’OR

L’argo, ce célèbre navire est lié à la légende de Jason et les Argonautes. En latin, le nom commun « navigateur » se dit « nauta » Argonaute signifie donc tout simplement « marin du navire Argo ». 

Ils étaient dit-on une cinquantaine d’hommes, avec à son bord, une seule et unique femme : Atalante. Tout ce petit monde pour conquérir la Toison d’or !

C’est un peu compliqué à raconter, mais cette fameuse Toison d’or était la peau d’un bélier ailé (déjà l’histoire commence fort : quand en avez-vous vu un pour la dernière fois ? Cela n’existe pas !). En prime, il parlait.

 Bref, au départ, c’est une histoire un peu folle, de magie, de légende, de remariage et de famille recomposée :

Hellen (Celui-là même qui donna son nom aux Grecs, puisque l’on parle du peuple hellénique !) eut un fils Eole qui eut un fils Athamas. Bon jusque là tout va bien.

Athamas était le roi de Béotie, puis de Thessalie (deux régions de Grèce). Marié une première fois à Néphélé (déesse des nuages) (dont il eut deux enfants : Phrixos et Hellé, un garçon, une fille), 

ce roi épousa en secondes noces Ino, une divinité pas très sympathique. Ino ne supportait pas ses beaux-enfants Phrixos et Hellé, lesquels, pour éviter d’être découpés en rondelles par cette mégère, 

s’enfuirent tous deux sur le dos de ce fameux bélier ailé. Ils tentèrent de traverser la mer pour se rendre en Colchide (une région un peu plus loin dans l’actuelle Géorgie). Hélas pour Hellé... 

Elle est... tombée : Plouf !... et elle s’est noyée (c’est de là d’ailleurs que provient le mot Hellespont qui désigna longtemps l’actuel détroit des Dardanelles). 

Phrixos, lui, bien accroché à sa monture, parvint à bon port et fut hébergé par le roi Eètes, père d’une certaine Médée dont nous reparlerons bientôt.

Pour remercier Eétes de son accueil, Phrixos ne trouva rien mieux que de faire un méchoui avec le bélier et offrir la peau de cet animal sacré à son sauveur. Et c’est là que tout bascule ! 

Car la Toison fut confiée à un méchant dragon. Bien sûr, comme dans toute légende, il faut un héros, une mission et combat. C’est Jason qui fera l’affaire !

Jason était le fils d'Éson, roi d'Iolcos. Or, le frère de ce roi (disons son frère adoptif) Pélias était, devinez quoi ! Jaloux d’Eson. Il voulut absolument (oh oui, oh oui !) prendre sa place sur le trône, ce qu’il fit !

Pour connaître l’avenir, il consulta l’oracle, chose courante à l’époque, lequel lui annonça :

-          Méfie-toi d’un guerrier qui se présentera bientôt devant toi avec une seule sandale.

-          Unijambiste ?

-          Non ! (Abruti !) Il aura sur son chemin perdu une chaussure et se présentera à toi ainsi déchaussé !

-          Ah ! Et alors ?

-          Alors il ira chez le cordonnier, achètera une nouvelle paire de sandales (En soldes, on ne sait pas), te tuera et prendra ta place sur le trône à son tour !

-          Hou le vilain !

On ne sait pas si le dialogue s’est réellement passé ainsi, mais Jason, après avoir longuement étudié avec le centaure Chiron, retourna à Iolcos pour récupérer le trône de son père. 

Sur le chemin, et traversant une rivière, son pied fut englué dans la boue Schluipps ! Et il perdit sa sandale. C’est donc avec une seule sandale qu’il se présenta à Pélias. 

En le voyant, on le comprend, ce traître se méfia un peu ; d’autant que Jason était beau, puissant et surtout... venu pour récupérer son bien :

-          Pélias, rends-le trône à mon père car tu n’es qu’un usurpateur !

-          Bon, d’accord, ne t’énerve pas ! je vais le lui rendre, à une condition, non deux : 

1- Tu me dis où tu as acheté tes nouvelles sandales car je les trouve superbes ! 

2- Eson aura de nouveau les clés du royaume quand tu auras ramené la ... Toison d’or.

-          La ...

Jason réfléchit et fut d’accord !

-          D’accord !

-          Marché conclu !

Pélias se mit intérieurement à rire car d’abord, il les trouvait un peu nulles les sandales de Jason, c’était juste pour l’amadouer qu’il avait dit ça, ensuite et surtout parce qu’il savait que pertinemment, 

il ne pourrait jamais la récupérer, cette Toison gardée, comme je vous l’ai dit plus haut par un dragon maous costaud !

-          Bon voyage en Colchide et ramène-nous vite cette fameuse Toison !  (Hihi !)

Ce qu’il ne savait pas ce méchant Pélias, c’est que Jason était protégé par Héra / Junon elle-même, mais également par Minerve / Athéna. Drôles de dames.

Le jeune homme partit donc confiant en chantant « Colchide dans les prés, fleurissent, fleurissent, Colchide dans les prés, c’est la Toison de l’année » (je ne certifierai pas les paroles...).

Pour l’aider à affronter les dangers multiples qui le guettaient, il demanda à une cinquantaine de copains et copine de l’aider dans sa mission. Ce qu’ils firent. Les argonautes. 

Certains sont célèbres, comme Hercule, Thésée, Castor et Pollux, Orphée, et Atalante, bien sûr, la seule et unique femme du voyage.

Arrivés en Colchide comme prévu, Eétes ne l’entendit pas de la sorte. Il refusa bien évidemment de céder la Toison d’or à Jason. Pire, il lui donna lui- aussi des missions impossibles à réaliser (enfin, le croyait-il !) :

1-    Labourer une terre aride, inculte et sèche en ayant attelé des bœufs aux sabots d’acier (d’airain) qui crachent le feu !

2-    Semer les dents du dragon lui-même.

3-    Se battre contre les puissants guerriers qui allaient germer de ces dents et que l’on nomme les Spartes (mot qui signifie « les semés »)

« Facile ! » répond Jason, qui était peut-être un peu présomptueux (vantard) mais qui surtout était aidé par Médée, la fille d’Eétes :

-          Tu vas m’aider, Médée ?

-          Oh oui mon beau Jason !

-          T’es une chouette nana !

Elle était surtout une chouette magicienne la fille d’Eétes et, en prime, amoureuse de Jason. Si bien que par des tours de passe –passe dignes d’un grand spectacle de sorcellerie, 

elle offrit à son amoureux une pommade protectrice contre les brûlures que lui provoquaient les bœufs pendant qu’il labourait ; elle lança dans le champ cultivé, une pierre magique qui instantanément 

déclencha chez les Spartes une envie irrésistible de s’entretuer, détournant ainsi leur bestialité de son bien aimé. Enfin, elle endormit le dragon, le temps que soit récupérée dans l’antre du monstre 

cette fameuse Toison d’or ! On dit même que pour rendre service à Jason, elle tua son propre frère !

Ah l’amour !

Bref, de retour à Iolcos, Jason présenta à Pélias cette peau bien méritée, mais là, ohoh !

-          Et bien, c'est-à-dire que, enfin voilà, ton père...

-          Quoi mon père ?

-          Il n’a pas supporté ton absence et il est mort ?

-          Mort oui. Enfin juste un tout petit peu !

Voyant la colère de Jason et surtout sachant à présent que c’était un grand guerrier, il n’osait pas lui dire qu’en fait, il avait lui-même fait exécuter le Roi détrôné, bien convaincu que Jason, 

son fils ne reviendrait jamais de cette expédition. Pas très malin le Pépé. Il avait oublié la prédiction de l’oracle.

Jason entra dans une fureur folle et là, une fois encore, Médée fit ce que je nommerai un ... coup fumant. Joli le tour de magie. Elle se déguisa en prêtresse de Diane /Artémis et fit croire 

aux filles de Pélias qu’elle possédait une potion pour faire  rajeunir les vieillards !

-          Non !

-          Si ! C’est une potion incroyable que nous vous proposons en promotion à un tarif exceptionnel. Observez, je glisse dans un chaudron ce vieux bélier tout mort découpé en morceaux. Pouh ! 

Qu’est-ce qu’il sent mauvais. Ce n’est pas grave. J’ajoute ces quelques herbes MA-GI-QUES de ma composition. Introuvables ailleurs dans le commerce, même su Internet (vu qu’en prime Internet n’existait pas)

-          Bloub bloub !

-          Oh regardez comme le chaudron frémit. Incroyable. C’est beau ! Mais cela pue encore un peu quand même !

-          Et observez Un, deux, trois quatre, cinq et demi et hop, voilà !

-          Bê bê bê !

Du chaudron sortit un tout petit agneau bêlant et gambadant frêle sur se petites pattes. Bê bê bê bouâî bê. Métamorphose (transformation) instantanée. Rajeunissement assuré.

Bien entendu, les filles de Pélias furent enthousiasmées par cette séance « Top à revoir », achetèrent les herbes que Médée leur proposa (à un prix resté secret) et se précipitèrent sur leur père, 

qu’elles découpèrent en morceaux pour le rajeunir lui-aussi, mais qui jamais ne réapparut vivant car les herbes que leur avait vendu Médée n’avaient rien de magiques. C’était un piège !

Comme quoi il faut souvent se méfier des camelots qui vous prédisent de beaux achats et de belles réussites.

Enfin toujours est-il que Jason, vengé, mais banni par Acaste, le fils de Pélias, dut malgré tout s’exiler à Corinthe avec sa magicienne. 

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